« La bite des noirs est responsable de la famine en Afrique »


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Pascal Sevran
Pascal Sevran

Une phrase écrite par Pascal Sevran dans son dernier ouvrage, Le privilège des Jonquilles, paru en janvier dernier, défraye la chronique en France. L’animateur de télévision français a en effet écrit que « la bite des noirs est responsable de la famine en Afrique ». Il a maintenu ses propos dans une interview accordée à un journal régional, poussant le parti socialiste et des associations à demander le renvoi de l’écrivain de la chaîne France 2. Le Collectif Dom a même engagé des poursuites.

Il aura fallu près d’un an pour qu’une phrase outrageante du dernier livre du Français Pascal Sevran fasse la Une de l’actualité. Et quelle phrase ! « La bite des noirs est responsable de la famine en Afrique ». En plus de cette formule, publiée dans Le privilège des Jonquilles, en janvier dernier chez Albin Michel, l’animateur de télévision ajoutait : « Les coupables sont facilement identifiables, ils signent leurs crimes en copulant à tout-va (…), ils peuvent continuer parce que ça les amuse, personne n’osera leur reprocher cela, qui est aussi un crime contre l’humanité : faire des enfants, le seul crime contre l’humanité impuni. On enverra même de l’argent pour qu’ils puissent continuer à répandre, à semer la mort ».

« Il faudrait stériliser la moitié de la planète ! »

C’est un journaliste du quotidien régional français Var Matin qui a sorti ces propos de l’ombre, en interpellant Pascal Sevran lors d’une interview publiée samedi. Loin de s’excuser, le présentateur de l’émission dominicale « Chanter la vie », persiste et signe. « Et alors ? C’est la vérité ! L’Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que leurs parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire. Il faudrait stériliser la moitié de la planète ! »

Interrogé mercredi sur par la radio Europe 1, Pascal Sevran lance : « Je n’ai pas de comptes à rendre, ni à vous ni à personne. Je dis ce que je veux et j’écris ce que je veux ! Me considérer comme un néo-nazi est une belle connerie ». Le directeur des antennes de France Télévisions, son employeur, a expliqué à Europe 1 que la chaîne refuse de décerner « les bons et les mauvais points à ses animateurs » et qu’elle ne souhaitait donc pas « commenter le commentaire de Pascal Sevran ».

Levée de boucliers

Le Parti socialiste (PS) et plusieurs associations demandent pourtant au groupe de prendre position et de sanctionner. Dans un communiqué, le PS dénonce une « véritable apologie du racisme et de l’eugénisme » et appelle « Patrick de Carolis, président de France Télévisions, [à] sanctionner sévèrement leur auteur, dont les déclarations réitérées ne sont pas compatibles avec sa participation au service public de l’audiovisuel ».

Le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), dans un communiqué publié sur son site, condamne des paroles « eugénistes et racistes » et « demande le renvoi immédiat de Pascal Sevran de France 2 ». Patrick Lozès souligne également que « le Cran se réserve la possibilité de donner des suites y compris judiciaires à cette affaire ». Quant au Collectif Dom, qui réunit des Antillais, des Guyanais, des Réunionnais et des Mahorais, il a d’ailleurs porté plainte ce vendredi. Son président, Claude Ribbe, appelle Patrick de Carolis à interdire d’antenne « l’animateur eugéniste et négrophobe » et demande au président Jacques Chirac de lui retirer sa Légion d’honneur.

Plus radical, Richard Serrero, vice-Président de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme, a déclaré au Nouvel Observateur qu’il considérais Pascal Sevran « comme un ignoble con ». Il a précisé qu’il était « convaincu que l’Afrique n’est pas victime de la surpopulation mais de la connerie des Blancs et des ravages de la colonisation ». Le PS et le Cran estiment que Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur et candidat à la présidentielle de 2007, devrait réagir, puisque Pascal Sevran est l’un de ses soutiens. Le Cran conclut pour sa part, d’après un entretien avec le Nouvel Observateur : « Nous constatons que le président de l’UMP (Union pour un mouvement populaire, dirigée par Nicolas Sarkozy) a très rapidement stigmatisé les propos de Georges Frêche sur l’équipe de France. Nous souhaitons qu’il ait la même attitude avec quelqu’un qui fait parti de ses soutiens ».

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