L’opposition guinéenne favorable à une brève transition


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L’opposition guinéenne a remis ses propositions au médiateur de la crise, le chef d’Etat bukinabè Blaise Compaoré, mercredi soir à Ouagadougou. Les forces vives suggèrent, notamment, la mise en place d’une autorité de transition pour une durée de six mois. Cependant, elles souhaitent toujours le départ du chef de la junte, le capitaine Dadis Camara, et la dissolution du Conseil national pour la démocratie et le développement.

Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, a reçu des Forces vives un document de huit pages comportant des propositions de sortie de crise mercredi soir à Ouagadougou. L’opposition réclame, sans surprise, le départ de Moussa Dadis Camara et la dissolution de la junte militaire au pouvoir, mais entend entamer des négociations directes avec le chef d’Etat guinéen et le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). « A travers la médiation du président Blaise Compaoré, nous avons accepté de dialoguer avec la junte, dans le but de sortir de la situation d’aujourd’hui », a déclaré le porte-parole des Forces vives, Jean-Marie Doré, à l’issue de la rencontre avec le médiateur. L’opposition réclame, pour l’essentiel, la mise en place d’une autorité de transition pour une période de six mois, avec un chronogramme électoral et le règlement de la question de l’éligibilité. « On a proposé un calendrier. On pense que la transition pourrait durer six mois, à partir de la mise en place de la nouvelle autorité de la transition », a indiqué l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo. « Je pense que ce sont des propositions à la fois constructives et intéressantes pour la suite de ma mission », s’est réjouit le président Blaise Compaoré.

L’opposition resserre les rangs

En adoptant une plateforme de revendications commune, l’opposition semble avoir surmonté les divergences apparues dans ses rangs avant la rencontre de mardi. Entre ceux qui sont hostiles au dialogue avec Dadis Camara depuis le massacre du 28 septembre et ceux qui estiment que le chef de la junte reste le seul interlocuteur valable, de vives tensions avaient en effet éclaté. L’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté et le président de l’Union démocratique de Guinée (UDG), Mamadou Sylla, avaient d’ailleurs été exclus de certaines séances de travail. La scission sera néanmoins de courte durée. Quelques heures plus tard, le porte parole de Mamadou Sylla déclare qu’ « il n y a pas de dissension entre les Forces vives guinéennes ».

Les propositions des Forces vives ne sont « qu’une partie » du scénario de sortie de crise, a tenu à rappeler Blaise Compaoré. « Nous allons bientôt recevoir les points de vue et les suggestions de l’autre camp, notamment du CNDD, annonce-t-il, et c’est à partir de là que nous allons pouvoir définir à la fois un programme de travail mais aussi un chronogramme électoral ». Le président burkinabè devrait accueillir une délégation de la junte mardi prochain.

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