L’Europe, artisan de l’Union Ouest-Africaine


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Drapeau de l'Europe
Drapeau de l'Europe

A mi-parcours du programme d’appui à l’intégration régionale de l’Union économique et monétaire ouest africaine, la Commission européenne fait le point. A ce jour, 38% des soixante et un milliards de FCFA de l’enveloppe prévue ont été affectés. Interview de Thierry Mathisse, le représentant de la Commission européenne à Abidjan.

A l’occasion, lundi dernier, de la réunion bi-annuelle du comité technique de suivi de l’intégration régionale de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la Commission européenne fait le point sur ses différents programmes de soutien. 38% des quatre-vingt quatorze millions d’euro (soixante et un milliards de FCFA) des fonds prévus ont déjà été alloués.

La rencontre, qui s’est déroulée pour la première fois à Abidjan, coïncide avec la fin du premier des trois volets d’aide apportée à l’UEMOA et le véritable lancement des deux autres. Pour Thierry Mathisse, le représentant de la Commission européenne en Côte d’Ivoire, l’engagement de l’Europe participe à la croissance et à la stabilité de la sous-région et ouvre la voie à de futures relations commerciales. Il revient également sur l’ensemble du dispositif d’aide mis en place par la commission.

Afrik : Que représente l’engagement de l’Europe auprès de L’UEMOA ?

Thierry Mathisse : Le soutien de la Commission européenne est à la fois financier, technique et politique. En ce sens, notre action est un facteur de croissance économique et un vecteur de stabilité politique. En outre, le travail accompli aujourd’hui offre des perspectives de traités commerciaux entre l’Europe et les pays de l’UEMOA (créée en 1994, l’organisation compte huit pays : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, ndlr)

Afrik : En quoi consiste l’aide européenne ?

Thierry Mathisse : Nous avons trois programmes d’appuis régionaux à l’intégration (Pari) en cours avec l’UEMOA : le Pari 1, le Pari 2 et le Pari Privé. Le Pari 1 a débuté il y a quatre ans et arrive aujourd’hui en fin d’exécution. Il concernait l’appui à la mise en place des institutions de l’UEMOA.

Le Pari 2 concerne quatre axes de travail : l’appui aux Etats membres pour la mise en oeuvre effective des réformes apportées par l’Union, l’appui aux différents organes de l’UEMOA, une assistance technique pour la mise en oeuvre des programmes et l’aide aux Etats pour contrebalancer, en partie, les effets macro-économiques de l’application de la réforme (l’UEMOA a institué un tarif extérieur commun aux pays de la zone et a aboli tous les droits de douanes internes ; les recettes douanières des pays s’en ressentent, ndlr).

Le Pari Privé appuie quant à lui des actions qui favorisent l’intégration régionale et qui s’adressent au secteur privé.

Afrik : Comment sont utilisés les quatre-vingt quatorze millions d’euro de l’aide européenne ?

Thierry Mathisse : Il faut distinguer la signature des différentes conventions, l’engagement secondaire ou l’attribution des fonds à des projets bien précis, et le décaissement. Les paiements effectifs s’élèvent à ce jour à trente-cinq millions et demi d’euros (vingt-trois milliards de FCFA) soit 38% de l’enveloppe globale.

Comme les conventions de financement signées pour les Pari 2 et Pari Privé sont récentes, nous sommes en pleine phase de décollage pour les deux derniers programmes. Nos équipes sont à pied d’oeuvre, avec l’UEMOA, pour définir les différents engagements. Sur les soixante-cinq millions d’euros (quarante deux milliards de FCFA) destinés, par exemple, au Pari 2, seuls dix-neuf millions d’euro (douze milliards de FCFA) sont déjà affectés.

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