L’esclavage des Hollandais à Curaçao


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esclave

Les Hollandais sont rapidement devenus les leaders dans le commerce international des esclaves. Reprenant les plus importants comptoirs portugais sur la côte ouest de l’Afrique, la WIC (West-Indische Compagnie) acheta des Africains esclavisés et les transporta à Curaçao et au Brésil où ils furent vendus à de riches propriétaires de plantations à travers les Amériques.

Curaçao devint l’un des plus grands dépôts d’esclaves dans les Caraïbes. Au moment où le dernier galion d’esclaves arrivait au port en 1788, la WIC avait transporté quelque 500.000 Africains vers l’esclavage.

Après l’horrible voyage transatlantique, les esclaves étaient gardés pendant plusieurs mois dans deux camps, Sòrsaka et Chincho Grandi (aujourd’hui Saint-Joris Groot) pour qu’ils puissent récupérer avant d’être vendu dans un dépôt à Asiento (aujourd’hui situé sur la propriété d’une raffinerie de pétrole). Il ne reste rien aujourd’hui comme traces de ces sites.

Relativement peu d’Africains réduits en esclavage restèrent à Curaça.

Compte tenu de son climat sec, l’île ne développa jamais des plantations de grande envergure. En 1700, il y avait environ 1.500 esclaves travaillant dans les plantations de la West-Indische Compagnie (WIC) dans tout Curaçao.

Plutôt que les grandes cultures de rente comme le sucre, le café et le tabac, ils ont cultivé des aliments pour la consommation locale et pour nourrir les milliers d’esclaves en attente de leur transfert ailleurs. Les cultures typiques comprenaient le haricot, le sorgho et le maïs ainsi que quelques petits troupeaux de bétail de petite taille. Certaines plantations les plus prospères exportaient du bois de l’indigo et les colorants à la cochenille en Europe.

Les Hollandais étaient au premier chef des commerçants et non des agriculteurs, et ils choisissaient le plus souvent de réinvestir leurs profits dans les plantations de sucre lucratives. Après les résultats médiocres obtenus dans les premières tentatives agricoles, les plantations devinrent principalement des maisons de campagne de prestige pour les employés de premier rang de la WIC. Même s’ils n’étaient pas particulièrement riches, les propriétaires de plantations jouissent d’un statut local élevé.

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La plus grande révolte d’esclaves survenue sur l’île débuta le 17 Août 1795 lorsque quelques cinquante esclaves de la plantation Kenepa se soulevèrent sous le leadership de Tula (Tula Rigaud) et fr Carpata (Bastiaan Karpata); ils furent par la suite rejoints par plus d’un millier d’autres venus des plantations voisines.

Les leaders avaient été influencés par les informations au sujet des grandes révoltes d’esclaves ailleurs dans les Caraïbes, de même que par les idées de liberté humaine mis en avant dans la Révolution française et l’indépendance récente d’Haïti, le premier pays du nouveau monde constitué à majorité d’une population noire.

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