L’allaitement en net recul dans certains pays d’Afrique


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LOMS (Organisation mondiale de la Santé) et le Fond d’urgence humanitaire de l’ONU pour la défense des droits de l’enfant (Unicef) organise du le 1er au 7 août, la semaine mondiale de l’allaitement maternel. Le constat est fait : dans certains pays d’Afrique, l’allaitement au sein est en net recul. Ce qui va à l’encontre de la politique que l’Organisation des Nations-Unies fait passer depuis des années pour « sauver » la vie des enfants.

Plus de 170 Etats du monde ont répondu à l’invitation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui tient du 1er au 7 août, la semaine mondiale pour la promotion de l’allaitement maternel. L’occasion pour les deux organisations (OMS et Unicef) de rappeler les fondamentaux sur l’allaitement. D’autant plus que l’allaitement au sein, reste « le moyen le plus efficace » pour sauver une vie d’enfant, et c’est aussi « le moins cher de l’histoire », précise un communiqué de presse de l’UNICEF datant du 1er août. Mais d’après un rapport de l’OMS, seuls 37 pays parmi les 170 participants (soit une moyenne de 19%) ont mis en œuvre le contenu du Code encourageant l’allaitement de la mère à son enfant. Et certains pays africains font office de mauvais élèves, affichant un recul de ces pratiques naturelles, et efficaces.
Dans la mesure où moins de la moitié de tous les enfants de moins de six mois bénéficient de la tétée, les organisations considèrent qu’une forte capacité d’initiative et d’action est nécessaire pour booster cette pratique.

L’Afrique autrefois championne de l’allaitement

Dans certains pays d’Afrique, l’allaitement se banalise au point d’en décourager certaines mères de famille qui finissent par ne plus allaiter leur nourrisson. La note sur l’allaitement exclusif est accablante dans certains pays. La Tunisie par exemple a connu une chute spectaculaire, passant de 46,5% en 2000 à peu près moins de 6,2% à la fin de la décennie. Le même phénomène est constaté au Nigeria qui n’a pas fait de progrès depuis de nombreuses années. Au Tchad, en Somalie et en Afrique du Sud, le taux de l’allaitement est parmi les plus faibles de la planète.
La femme africaine prendrait-elle trop bien soin de son corps au point d’en oublier la santé de son enfant ? Le moins qu’on puisse dire est que ces exemples qui illustrent bien la montée de ces négligences, expliquent aussi l’insuffisance « d’initiatives et d’actions » au niveau continental et mondial « en faveur de l’allaitement au sein ». Certaines femmes mal renseignées pensent que la tétée dégrade les formes mammaires.
Mais heureusement que dans certains pays doté d’une politique très complète en matière de la protection de l’enfance, le taux d’allaitement reste bien important.

Les bienfaits de l’allaitement

Le rapport fait par les deux instances montrent bien que la femme a beaucoup à gagner en allaitant son enfant, plutôt que le contraire. pour Geeta Rao Gupta, Directrice générale adjointe de l’UNICEF : « il n’y a pas une seule autre intervention en matière de santé qui ait un impact aussi élevé sur les bébés et les mères et qui coûte si peu aux gouvernements ». « L’allaitement au sein est la « première vaccination » d’un bébé et le moyen de sauver des vies le plus efficace et le moins cher de l’histoire », ajoute la Directrice générale. En outre, les enfants allaités au sein ont 14 fois plus de chances de survivre (45%) durant les six premiers mois de leur vie que ceux qui ne le sont pas. La tétée renforce aussi les capacités d’apprentissage d’un enfant, et réduit les risques d’obésité, et autres maladies chroniques. Selon des études menées aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, « l’allaitement permet de réaliser d’importantes économies en matière de soins de santé dans la mesures où les enfants allaités au sein tombent beaucoup moins souvent malades que ceux qui ne le sont pas », affirme le communiqué de l’UNICEF.
En plus de cela, les mamans qui allaitent au sein risquent moins la grossesse durant les six premiers mois suivant l’accouchement, se rétablissent plus vite, et retrouvent rapidement leurs formes de jeunesse et leur poids d’avant la grossesse, sans faire trop d’efforts. Et en plus, l’allaitement serait une cure psychologique, amoindrissant les troubles post-natale. Il permet de réduire aussi le risque de développement des cancers des ovaires et du sein.

Bref, en dehors des avantages pour le bébé, les mères gagneraient beaucoup à allaiter au sein. Et cette semaine consacrée à la politique d’allaitement au sein devrait aussi contribuer à la mobilisation et à l’information sur ses bienfaits. Cela permet dans le même temps de lutter contre les négligences, notamment en Afrique, où certains pays abandonnent ces pratiques jugées à tort, ancestrales.

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