L’Algérie n’est pas prête à officialiser la langue Tamazigh


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Fin des tractations. L’officialisation de la langue Tamazigh ne figurera pas dans le projet de révision de la nouvelle Constitution algérienne, selon Abdelmalek Sellal.

Le Premier ministre algérien a déclaré ce jeudi à l’Assemblée nationale populaire (APN) que l’officialisation de la langue Tamazigh n’est pas au programme politique. Abdelmalek Sellal a assuré que ce sont pour des raisons techniques et non politiques que la langue Tamazigh ne peut pas être officialisée. Le gouvernement algérien a donc balayé d’un simple revers de la main un débat qui agite la classe politique et la société civile, et ce, avant même le début de révision de la Constitution.

Le gouvernement explique qu’il serait difficile, voire compliqué, d’officialiser cette langue, « alors que sur le plan académique, on ne maîtrise même pas son enseignement au niveau de l’école ». Abdelmalek Sellal a tenté de relativiser en réaffirmant qu’il s’agit là d’un « projet civilisationnel qui ne concerne pas uniquement une seule époque de notre histoire. La Réconciliation, telle que nous la concevons, concerne tous les Algériens à partir de l’indépendance », précise-t-il.

Sellal a profité de son intervention pour critiquer les partisans de la transition démocratique, affirmant que « le pays doit avancer, il a dépassé la période de transition ».

Un Etat kabyle pour une langue Tamazigh

La déclaration du Premier ministre n’a pas manqué de faire réagir la presse kabyle. Le quotidien en ligne Tamurt.info se demande « pourquoi, en 1962, il n’y avait aucun obstacle technique pour l’officialisation de Tamazigh ? Et maintenant oui ». Le journal en est convaincu : « La langue Tamazigh ne sera pas officialisée en Algérie. Elle ne sera jamais reconnue par le régime raciste d’Alger ».

Le journal électronique affirme que « les Kabyles, seuls à revendiquer la reconnaissance de leur langue, ont cessé de quémander au régime le statut officiel de Tamazight. Les temps ont changé », lit-on. Selon Tamurt.info, « les Kabyles ont bien compris que leur langue n’aura sa véritable place et reconnaissance que dans un Etat Kabyle, ce qui est politiquement logique. »

Un militant du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) affirme qu’ « une seule et unique solution » se présente à la communauté kabyle. « Nous sommes dans l’obligation d’arracher l’indépendance de la Kabylie. Nous n’avons rien à attendre du régime de Oujda », a-t-il précisé.

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