L’Afrique se mobilise contre la drépanocytose


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Antoinette Sassou N’Guesso et Viviane Wade ont donné, jeudi à Paris, le coup d’envoi de la campagne de sensibilisation internationale sur la drépanocytose. Membres du comité de parrainage du Réseau francophone de lutte contre la drépanocytose, les premières dames congolaise et sénégalaise entament une campagne où l’accent sera mis sur la nécessité de l’information et l’importance de faire de la maladie une priorité de santé.

« Qu’est ce que la drépanocytose ? » C’est pour éviter ce genre de question que les Premières dames du Congo et du Sénégal se lèvent auprès du Réseau francophone de lutte contre la drépanocytose (RFLD) pour mettre leur image au service de l’information. Antoinette Sassou N’Guesso et Viviane Wade, membres du comité de parrainage de la RFLD, ont procédé, jeudi après-midi à Paris, au lancement officiel de la campagne de sensibilisation contre la première maladie génétique au monde.

Le lieu, prêté par le Sénat, affichait salle comble pour l’événement. A la table, les deux femmes de chef d’Etat, mais également Emile Zinsou, ancien Président du Bénin, Edwige Ebakisse Badassou, du Réseau francophone de lutte contre la drépanocytose et le professeur Gil Tchernia. Tous réunis pour un plaidoyer contre cette maladie du sang qui touche plus de 50 millions de personnes à travers le monde, essentiellement en Afrique.

Les Premières dames au front

Tous les intervenants ont souligné le déficit d’information autour de la maladie. Un constat unanime qui place la sensibilisation au centre des politiques d’action nationales et internationales. Antoinette Cassou N’Guesso a indiqué qu’il « d’un autre défi pour l’humanité aux côtés de la tuberculose, du paludisme et du sida ». Elle a rappelé que la maladie constitue au Congo un problème de santé. « Selon une étude de 1986 menée sur 700 enfants, 25% sont transmetteurs de la maladie, 2% sont drépanocytaires, 35% des enfants ont été hospitalisés au moins dix jours, pour une mortalité de 4% », a-t-elle précisé. D’un point de vue global, la femme du chef de l’Etat congolais a évoqué le problème du suivi des malades. « Sur les 7 200 personnes fichées dans le pays, seules 1 200 sont suivies régulièrement par les médecins », a-t-elle révélé. Un tableau auquel il faut ajouter « la charge émotionnelle des familles, le sentiment de malédiction, les soupçons de sorcellerie », auxquels les proches sont confrontés ainsi que la tendance à l’isolement des malades.

Viviane Wade estime, pour sa part, que la maladie requiert l’engagement des pouvoirs publics en matière d’information et de sensibilisation. Face à « une maladie relayée au second plan en Afrique », elle a tenu à signifier son « engagement sans faille » contre la drépanocytose, qui malgré tout « interpelle notre conscience collective ». L’épouse du Président Abdoulaye Wade a terminé son allocution en donnant à chacun rendez-vous en 2005 pour le Congrès de Brazzaville et en 2006 à Dakar. Une intervention qui a ensuite laissé place aux nombreuses questions de la salle. Un riche échange qui a pu se poursuivre brièvement en off durant le cocktail de clôture. Les échéances pour les années à venir sont donc déjà fixées, mais la rencontre de jeudi a également permis de mettre l’accent sur le travail du Réseau français de lutte contre la drépanocytose, qui lance le 20 novembre prochain à Paris, le « Drépadon », un événement de sensibilisation et de collecte de fonds où une grande marche sera organisée pour l’occasion.

 [Drépadon, 20 novembre devant l’hôpital Robert Bebré, à 14h Métro porte des Lila marche]

 Réseau Francophone de lutte contre la drépanocytose : tél. 0(0 33) 1 49 01 13 54

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