L’Afrique réinvente le « streetwear »


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Que ce soit pour les bijoux, les vêtements, ou bien encore les chaussures, le streetwear africain a pris une place bien méritée dans la vie de tous les jours comme dans le monde de la mode. Les matières utilisées, les styles novateurs, souvent fruits de l’imagination de jeunes créateurs, font de ce style un fourre-tout bien organisé qui fait la part belle à l’Afrique.

Le streatwear africain est tellement au goût du jour que même de grandes marques mondiales y consacrent des collections… Bois cotons, toutes les matières sont sollicitées dans l’invention d’une mode proprement africaine.

Wood Fellas, les accessoires de bois

Rien de plus naturel et africain que le bois. Depuis toujours ce matériau noble a été utilisé de l’autre côté de la Méditerranée pour confectionner des bijoux. Ce concept est repris avec succès par Wood Fellas qui propose des accessoires entièrement fabriqués en bois. Colliers, bracelets et même montres se déclinent en plusieurs essences, formes et motifs. Ils complémentent parfaitement les tenues au style streetwear africain avec leur aspect sophistiqué et naturel. L’intemporalité du bois se marie harmonieusement aux mécanismes d’utilisation, eux très technologiques (photo ci dessous).

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Cauris Wax, le nouveau coton africain

Le streetwear africain par Cauris Wax passe par le coton. Faisant vivre environ 20 millions de personnes en Afrique de l’ouest, c’est un des seuls marchés où le continent est compétitif. Fort de ces constats, Cauris Wax a décidé de produire et transformer le coton localement pour développer un véritable marché interne africain des tissus Wax. Cela permet non seulement de réduire les coûts de production, mais aussi d’assurer l’authenticité des produits et de créer des emplois qualifiés. Le catalogue est bien fourni et les produits de qualité. On y retrouvera même des mitaines ou encore une écharpe de portage d’enfant en Wax.

Onitsuka, le Japon où l’on ne l’attend pas

Qui l’aurait cru ? La firme mère d’Asics, le fameux créateur équipementier de sport originaire du Japon, a jeté son dévolu sur le streetwear mondial et africain. A coup de campagnes publicitaires conséquentes, comme celle d’Afrique du Sud réalisée par Motheo Moeng, la firme surfe sur la réputation de ses produits. Avec des clients comme Bruce Lee ou Uma Thurman dans Kill Bill, Onitsuka Tiger veut s’imposer au niveau du streetwear mondial et particulièrement africain. Cela est certainement dû au mouvement mondial actuel vers l’Afrique. Retour aux sources en quelque sorte.

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Chillimango, la voie de l’Est

En direct de Nairobi, Kenya, Chillimango utilise les tissus, les couleurs et les motifs propres à l’Afrique de l’est. Ils sont découpés, assemblés et cousus pour donner une ligne de vêtement mutante, parfaitement dans l’esprit streetwear. Très colorée, la ligne de vêtements détonne surtout par sa coupe traditionnelle et si moderne. Les tissus utilisés y sont également pour beaucoup. C’est le cas du kanga, une pièce rectangulaire de coton colorée ornée d’une partie centrale, d’une bordure et souvent d’une maxime ou d’un proverbe. Très coloré et avec des inscriptions, il s’insère bien dans la tendance streetwear africaine. Il est réutilisé de façon plus moderne tout en conservant ses spécificités comme la courte phrase inscrite en anglais, swahili, comorien, malgache ou français.

Eish Hade, impossible n’est pas africain

Malgré les difficultés permanentes de la vie à Soweto, en Afrique du Sud, Sifiso Dlamini n’a pas baissé les bras. Depuis 2009 il crée des chaussures uniques avec un goût prononcé pour le streetwear. Son style est autodidacte et bien en phase avec le milieu urbain. Avec ses apprentis, il donne vie à des modèles rustiques et confortables. C’est bien normal puisqu’il a débuté en démontant ses propres baskets pour les faire à son pied. Malgré le manque d’investissement dans son pays, il s’accroche à son entreprise. Pas question de baisser les bras, les commandes sont là, il faut les honorer. Avec le travail vient la bonne réputation. L’atelier n’arrive plus à fournir.

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