L’Afrique du Sud sacrée « grand pays émergent »


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La Chine a invité le 24 décembre l’Afrique du Sud à rejoindre les « Bric », ce groupe de grands pays émergents associant le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Une reconnaissance pour ce géant africain.

L’Afrique du Sud fait son entrée dans la cour des grands pays émergents. Le pays a confirmé ce vendredi avoir été officiellement invité par la Chine à intégrer le groupe des BRIC (Brésil-Russie-Inde-Chine) dont elle assure la présidence tournante. L’organisation sera ainsi rebaptisée BRICS, le « S » renvoyant à « South Africa ». En intégrant cet ogre africain, les pays émergents espèrent étendre leur influence sur la scène mondiale. « Nous sommes convaincus que l’adhésion de l’Afrique du Sud va accélérer le développement des BRIC et renforcer la coopération entre les économies émergentes », confirmait la semaine dernière à Jiang Yu, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

La plus grosse économie du continent africain a de quoi séduire.
Son PIB ne représente qu’un quart de celui de l’Inde mais équivaut à 25% de celui de l’Afrique, 33% de celui de l’Afrique subsaharienne et 75% de sa région continentale, l’Afrique australe. Moins de 20% de ses exportations sont destinées au continent africain. L’Afrique du Sud a su ouvrir son économie au monde entier et attirer de nombreux grands groupes industriels étrangers. Après Walmart récemment, General Motors a choisi de se servir de l’Afrique du Sud pour renforcer sa présence en Afrique en y ouvrant deux directions régionales, dont une à Johannesburg. Doté d’une législation libérale, le pays, classée 34e au classement Doing Business de la Banque Mondiale, est considéré comme assez favorable aux affaires. Bien que fortement marqué par la crise économique, il est un pourvoyeur d’aide de plus en plus présent sur le continent africain, notamment via la Banque de développement d’Afrique australe (DBSA).

Des futurs grands de la scène politique

Avec ce nouveau statut, l’Afrique du sud devrait prendre plus de poids dans la gouvernance politique et économique mondiale. En effet, « tous les pays BRICS (ou BRICA en français) seront membres du Conseil de sécurité de l’ONU en 2011, soit comme membres permanents (Chine, Russie) ou non permanents (Brésil, Inde et Afrique du Sud), ce qui augure positivement pour des efforts de coopération renforcée sur des enjeux d’un intérêt commun », rappelait la ministre des Affaires étrangères sud-africaine. « Nous ne parlons pas qu’au nom de l’Afrique du Sud, nous parlons pour l’Afrique dans son ensemble », a-t-elle également indiqué.

Imaginé en 2001 par Jim O’Neil, expert en chef du groupe Goldman Sachs, le concept de BRIC est devenu par la suite une réalité politique. Le groupe, qui a tenu son premier sommet en juin 2009, fait entendre sa voix lors des régulières réunions qu’il organise. Les Bric sont à la fois l’usine du monde et une terre de développement pour l’Occident à l’étroit sur ses marchés saturés. Selon le FMI, ils devraient représenter 61% de la croissance mondiale à l’orée de 2014.

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