L’Afrique du Sud pleure « Ma Sisulu »


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Albertina Sisulu, figure emblématique de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, est décédée jeudi à l’âge de 92 ans à son domicile de Johannesburg. Elle était par ailleurs la veuve de Walter Sisulu, celui qui fut le mentor et l’ami de l’ancien président sud-africain, Nelson Mandela.

Albertina Sisulu était un symbole. Elle n’a cessé de combattre l’oppression des populations noires en Afrique du Sud aux côtés de son époux, Walter, et de Nelson Mandela. Au-delà de cette action, elle poursuivit son engagement dans la lutte pour la cause des femmes et des enfants. En 2006, elle se disait encore tourmentée par le grand nombre de difficultés à surmonter dans son pays. Née le 21 octobre 1918, «Mama Sisulu», celle que certains considéraient affectueusement comme la mère de la nation arc-en-ciel, est décédée hier à Johannesburg.

« La camarade Sisulu a consacré sa vie entière au service de l’African National Congress et de la libération de l’Afrique du Sud », a déclaré Brian Sokutu, porte-parole de l’ANC, au journal The South African Times. « Nous rendons hommage à ce leader altruiste qui fut l’une des mères du mouvement », a-t-il ajouté. De grandes figures de l’ANC sont passées transmettre leurs condoléances à sa famille aujourd’hui.

« Politiquement, elle était une grande humaniste »

Ahmed Kathrada, collègue et ami, a été profondément choqué à la nouvelle de la mort d’Albertina Sisulu. Il a d’ailleurs précisé que « politiquement, elle était une grande humaniste, une grande compagne, et une source d’inspiration. Elle ne renonçait jamais. » Rapidement, les réseaux sociaux sur Internet ont été inondés d’hommages.

Très tôt orpheline, cette ancienne ambassadrice de l’ANC renonça à ses projets d’enseignante pour s’occuper de ses frères et sœurs. Dans les années 1940, Nontsikelelo Albertina rencontra son époux Walter Sisulu, lui-même ex-combattant et prisonnier politique de l’ancien régime ségrégationniste. En 1956, elle s’est clairement opposée au port obligatoire du « pass », ce laissez-passer que les Noirs d’Afrique du Sud devaient posséder pour circuler librement dans leur pays. Ainsi, elle fit partie des militants qui ont conduit une marche de 20 000 femmes pour l’abolition de ce « pass » et de l’apartheid en Afrique du Sud.

C’est une femme de courage qui est décédée ce 2 juin 2011 à son domicile du quartier Linden, dans le nord de Johannesburg.

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