Kenya : sanglante bataille entre Orma et Pokomo


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Un charnier a été découvert mardi dans le district de Tena River, dans le Sud-Est du Kenya, où les Orma et les Pokomo, deux ethnies rivales du Kenya, se livrent une bataille sans merci depuis la mi-août. Près de cent personnes ont péri dans les sanglants affrontements entre les deux groupes qui se disputent des pâturages et des points d’eau.

La hache de guerre n’est pas encore enterrée entre les Ormo et les Pokoma. Une fosse commune a été découverte lundi dans le district de Tena River, dans le Sud-Est du Kenya, où les deux ethnies rivales se confrontent violemment depuis la mi-août. Bilan des massacres ? Cent morts. Les autorités ignorent pour le moment l’identité de ces personnes retrouvées dans le charnier. « Nous ne savons pas si s’il s’agit de personnes tuées lors de confrontation avec la police ou des victimes des affrontements ethniques », selon le chef de la police régionale qui s’est confié à la BBC.

Selon la Croix-Rouge kényane, il s’agit des tueries les plus meurtrières que le pays ait jamais connues depuis les violences post-électorales de fin 2007. Danson Mungatana, un député de la région, a pointé du doigt l’inefficacité des forces de l’ordre : « En tant que dirigeants, nous sommes fatigués d’être appelés pour éteindre les braises (…) les agences de sécurité sont responsables de cette violence (…) elles ont des informations sur des attaques en préparation et ne font rien», a-t-il confié à l’AFP.

Des violences liées à la politique

La rivalité entre les Ormo, des éleveurs semi-nomades et les Pokomo, des agriculteurs, est ancestrale. Les deux groupes se disputent les terres et points d’eau depuis des lustres. Mais selon les observateurs, le caractère extrêmement violent de leur conflit, ces derniers temps, pourrait être lié aux élections présidentielles de 2013 qui approchent. D’ailleurs, un vice-ministre kényan, accusé d’incitation à la violence entre les deux ethnies, a été licencié. Au Kenya, il est courant qu’à l’approche d’élections, les hommes politiques instrumentalisent les ethnies pour glaner des voix.

Les violences post-électorales de 2007 suite à la réélection contestée du président Mwai Kibaki avaient miné le pays. Plus de 1 000 personnes avaient péri dans les affrontements entre les partisans du chef d’Etat kényan et de son rival Raila Odinga. Les Kényans n’ont pas oublié cette sanglante page de leur histoire. Ils restent sur leurs gardes face au prochain scrutin qui se tiendra en mars 2013.

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