Kenya : la CPI aura-t-elle les moyens de juger Kenyatta?


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Le dossier d’accusation de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité contre le Président kényan, Uhuru Kenyatta, s’est « effondré », a affirmé ce mercredi son avocat aux juges de la CPI.

Le dossier contre le président kényan poursuivi par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité lors des violences post-électorales de 2007-2008 au Kenya s’est « effondré », a affirmé aux juges de la CPI ce mercredi son avocat Steven Kay, lors d’une audience technique.
« L’accusation a réalisé que son dossier s’est effondré », a précisé l’avocat. Le procès de Uhuru Kenyatta devait en effet s’ouvrir ce mercredi, mais la CPI l’avait reporté fin janvier, après que la procureure Fatou Bensouda ait demandé un délai de trois mois, affirmant ne plus avoir suffisamment de preuves après le retrait de deux témoins. L’un d’eux avait admis avoir livré un faux témoignage. La CPI soupçonne de son côté le pouvoir de faire pression sur les témoins et de les intimider.

Un procès semé d’embûches

Le procès du Président kényan, dont le Vice-président Willaim Ruto, est aussi poursuivi pour les mêmes motifs, a déjà été reporté à de nombreuses reprises, en raison notamment, des questions d’intimidation de témoins et de faux témoignages, selon la CPI. La juridiction internationale estime que le Kenya n’a pas coopéré avec l’enquête, l’accusant de refuser notamment de pourvoir des extraits des finances du dirigeant kényan qui pourraient prouver qu’il a financé les violences. Pour Benjamin Gumpert, du bureau du procureur, l’enquête est « bloquée et la chance d’obtenir des éléments de preuves efficaces sans ces données est minime ».

Mais l’avocat de Uhuru Kenyatta, Steven Kay, rétorque : « La demande de l’accusation était un exercice de transfert du blâme vers le gouvernement kényan ». La procureure Fatou Bensouda assure, pour sa part, que « le gouvernement de Kenyatta continue de contrecarrer les efforts pour obtenir des informations qui pourraient éclaircir les accusations contenues dans ce dossier ». Le méli-mélo judiciaire entre la CPI et le Président kényan n’est visiblement pas prêt de se démêler.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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