Juste Erika, l’album de l’indépendance


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Quatre ans. C’est le temps qu’il a fallu à Princess Erika pour réaliser son nouvel album Juste Erika. L’artiste française d’origine camerounaise s’est elle-même occupée de la production du disque après la mort de son producteur, Mariano Beuve. Des amis l’ont aidé à financer le projet. Résultat : un album reggae intime et sensible.

Neuvième album. Cinq ans après A l’épreuve du temps , Erika Dobong’na, alias Princess Erika, sort le 9 mai Juste Erika. La chanteuse de « Faut que j’travaille » et « Trop de bla bla » revient avec une nouvelle compilation reggae dans laquelle elle chante son vécu. Des expériences amoureuses, dans « Tourne », « Perdue », ou encore « Juste Erika », du quotidien dans « Toute la semaine », « Non je ne vais pas pleurer », ou encore de l’angoisse dans « Insomnie ». La voix rauque de Princess Erika s’adapte à des mélodies et des rythmes divers et colorés. Elle nous a accordé un entretien.

Afrik.com : Pourquoi ce titre, Juste Erika ?

Princess Erika : Cet album, c’est juste moi. Je n’ai pas cherché de maisons de production. L’avantage d’être un artiste indépendant c’est que l’on peut évoluer à son niveau. Je me méfie des structures qui prennent beaucoup d’argent. L’on est beaucoup mieux servi par soi-même.

Afrik.com : Votre dernier album est sorti en 2006, qu’avez-vous fait entre temps ?

Princess Erika : J’ai joué dans des séries (Camping paradis), des pièces de théâtre. Ces expériences m’ont permis d’avoir une meilleure vision de mon métier. Faire partie d’une équipe permet d’appréhender d’autres façons de faire. Dès 2007, j’avais déjà commencé à composer l’album Juste Erika. Il y a eu des retards et des imprévus. Le producteur Mariano Beuve est décédé. J’ai par la suite eu quelques démêlés avec ses ayant droits. Il a fallu tout réenregistrer. La décision s’est imposée à moi. Mais chaque chose arrive en son temps. Ce n’est pas la peine de trop paniquer.

Afrik.com : Qu’a apporté le producteur décédé Mariano Beuve à votre album ?

Princess Erika : En fait pas grand-chose de concret, puisque j’ai tout refait. Que ce soit dans la composition ou sur la dynamique. La plupart des morceaux ont été composés par moi-même. J’avais déjà quelques chansons en magasin. Mariano Beuve et moi, nous avons composé uniquement deux chansons. Par contre, il m’a redonné envie de partager ma musique. Avant, je n’éprouvais pas l’envie de revenir sur le devant de la scène. C’est lui qui est venu me chercher. Il m’a apporté de l’énergie.

Afrik.com : L’Album est très reggae, pourquoi ce style musical ?

Princess Erika : Le reggae est une musique de révolte, une musique révolutionnaire. C’est la musique de la fraternité, de la liberté du peuple. Elle sonne l’avènement de l’Afrique.

Afrik.com : Il y a divers rythmes, comme celui de la chanson « Amigo », par exemple…

Princess Erika : La chanson « Amigo » est une reprise des Black Slate. C’est l’unique reprise de l’album. Il s’agit d’un rythme caribéen.

Afrik.com : Pouvez-vous nous en dire plus sur la chanson « Dans la maison de mon père » ?

Princess Erika : J’ai eu des parents modernes, en plus du côté traditionnel. Donc j’ai pu nouer des racines identifiables. Cette chanson est un hommage à mon père. Elle résulte d’une envie personnelle. Il y a beaucoup de vécu dans cet album comme dans les précédents d’ailleurs. Un artiste est un haut parleur de la vie intérieure. Je ne souhaite pas chanter des choses loin de moi. Quitte à raconter des choses, autant raconter des choses qui me sont chères.

Afrik.com : Parlez-nous de la pochette ?

Princess Erika : L’image de la pochette est le fruit du travail d’un art designer. Il s’agit de la pochette de l’album promo. Etant donné que les chansons de l’album sont écrites comme un recueil de poèmes, nous avons voulu que la pochette le reflète. D’où le style épuré. L’on ne voit que mes yeux avec des rayures et des spirales.

Afrik.com : Et pour la suite ?

Princess Erika : Je souhaiterais faire des concerts, même si ce n’est pas ma priorité. Je dispose d’une liberté d’action, puisque personne ne m’impose un rythme. Je suis dans un esprit de tranquillité.

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