Journée Internationale du Souvenir de la Traite des Esclaves et de son Abolition le 23 août 2007


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Esclavage (illustration)
Esclavage (illustration)

Depuis 1998, l’UNESCO rappelle à la communauté internationale l’importance de commémorer le 23 août , Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition. Cette date ne célèbre pas seulement cette nuit historique de au cours de laquelle des esclaves de la zone française de l’île de Saint Domingue se soulevèrent pour briser leurs chaînes et mettre en marche l’insurrection qui allait aboutir à la révolution haïtienne. Cette date vise également à rendre hommage à tous ceux qui ont œuvré collectivement et individuellement pour le processus irréversible de l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage dans le monde entier.

Depuis 1998, l’UNESCO rappelle à la communauté internationale l’importance de commémorer le 23 août , Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition. Cette date ne célèbre pas seulement cette nuit historique au cours de laquelle des esclaves de la zone française de l’île de Saint Domingue se soulevèrent pour briser leurs chaînes et mettre en marche l’insurrection qui allait aboutir à la révolution haïtienne. Cette date vise également à rendre hommage à tous ceux qui ont œuvré collectivement et individuellement pour le processus irréversible de l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage dans le monde entier.

Cet engagement et les stratégies d’action appliquées pour combattre le système inhumain de l’esclavage allaient avoir une influence considérable sur les mouvements de défense des droits humains.

Au-delà de l’acte commémoratif, cette Journée internationale a pour but de nous amener à réfléchir sur une passé tragique, sans doute lointain, mais dont les séquelles continuent d’alimenter les injustices et les exclusions de notre époque.

Réfléchir sur la barbarie que nos sociétés sont capables de pratiquer avec la conscience parfaitement tranquille est encore plus nécessaire et salutaire si l’on considère que des millions d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent encore l’horreur des nouvelles formes que recouvre l’esclavage. Dans ce sens, les rappels des tragédies passées peuvent éclairer sur les drames actuels de l’exploitation et de la déshumanisation.

En dernier lieu, l’objectif poursuivi par la proclamation de cette Journée du Souvenir est de réconcilier les exigences de la vérité historique avec les obligations de maintenir vive la mémoire et susciter, en même temps le débat sur ces problèmes qui sont le fait ee faire face aux souvenirs douloureux, de maintenir le dialogue interculturel et d’exercer la citoyenneté démocratique dans les sociétés multiethniques et multiculturelles.

Cette année, la célébration de la Journée Internationale du Souvenir de la Traite et de son Abolition revêt un cachet particulier. En effet, en 2007, on célèbre le bicentenaire du vote au Parlement du Royaume Uni de la loi qui en 1807 a aboli la traite des esclaves noirs dans les colonies britanniques.

Tout au long de cette année, autant au Royaume Uni que dans les différents pays du Commonwealth se tiendront (ou se sont tenues)des activités et des manifestations visant à créer les conditions pour encourager une plus grande prise de conscience sur les répercussions de la traite des esclaves dans les transformations du monde. Parmi ces cérémonies, il faut citer la commémoration du 25 mars 2007 à l’Assemblée Générale des Nations Unies ; l’instauration par la Mairie de Londres de Londres d’une journée de commémoration de l’esclavage, l’inauguration d’un musée national et d’un centre ayant pour but d’encourager la compréhension de la traite transatlantique à Liverpool et le lancement du projet « Joseph » au Ghana. De nouvelles découvertes scientifiques dans d’autres domaines jusque là peu explorés impriment également un nouvel élan au projet « La route de l’esclave ».

Les activités réalisées dans le cadre de ce bicentenaire sont aussi diverses que les circuits de la traite négrière et les situations d’esclavage. L’UNESCO se réjouit d’avoir contribué à cette dynamique en faveur de la reconnaissance et de la commémoration de l’histoire de la traite et de l’esclavage dans le monde entier. Cette prise de conscience se met en place même dans des pays et des régions du monde qui ne se sentaient pas concernées par ce phénomène ou qui montraient des réticences à la réouverture de ces chapitres sombres de leur propre histoire. La mobilisation toujours plus forte et efficace dans les milieux éducatifs et scientifiques, des artistes, des associations de jeunes et des organisations non gouvernementales appuie notre engagement et confirme la justesse de la création il y a plus de treize ans du projet « La route de l’esclave ».

En considérant clairement le sens éthique et politique de ce problème, en mettant l’accent sur l’approche scientifique multidisciplinaire et en privilégiant une approche globale de cette tragédie, le projet « La route de l’esclave » a eu un impact tant au niveau international que local. Malgré cela, nous devons tous redoubler d’efforts pour que l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage trouve une place qui lui sied dans les programmes d’éducation de base, les manuels scolaires et les productions audiovisuelles.

Koichiru Matsuura, Directeur Général de l’Unesco

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