Journalistes en danger en RDC


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La période pré-électorale est particulièrement oppressante pour les journalistes en République démocratique du Congo. Deux responsables de l’association Journalistes en Danger (JED) ont reçu par courriel des menaces de mort. D’autres sont également maltraités dans le pays.

C’est dan un climat de terreur que les journalistes congolais travaillent à deux mois et demi des élections générales qui se tiendront le 28 novembre. Deux responsables de l’association « Journaliste en Danger » (JED) ont reçu par courriel le 26 août des menaces de morts. Après avoir été accusés par le pouvoir de prendre parti pour l’opposition, le président de JED, Donat M’Baya Tshimanga, et son secrétaire général Tshivis Tshivuadi ont fait l’objet de menaces, ainsi que leur famille : « Nous savons que vous touchez de l’argent de l’opposition pour combattre le régime. Vous avez touché 50.000 dollars (environ 36.000 euros) pour combattre le jeune député Kisombe. (…) Bientôt vous allez payer pour cela. Vous et vos familles », leur a-t-on écrit. L’association congolaise et l’organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF) dont elle est partenaire, ont toutes les deux rejeté ces accusations.

Distinguer les manifestants des professionnels des médias

Quatre journalistes de la radio onusienne Okapi ont été pris à partie par la police et passé à tabac samedi lors d’une manifestation de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), à Kinshasa. Leur matériel a été confisqué. « Ils m’ont dit clairement qu’ils sont [membres] du PPRD (Ndlr : Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement, parti au pouvoir) et qu’ils sont en quête des journalistes qui travaillent dans les chaînes proches de l’opposition. Je connais un de mes agresseurs qui est l’un des membres influents de cette ligue de jeunes » a témoigné dans le communiqué de la JED Bienvenu Kabamba, l’un des journalistes agressés.

Selon l’association, les journalistes ne faisaient qu’effectuer un « reportage sur la marche de protestation des militants de l’UDPS ». Elle a appelé les forces de l’ordre à faire la différence entre « les manifestants et les professionnels des médias et à respecter le travail de la presse lors des manifestations ».

Quelques semaines auparavant, Serge Kimbila, un cameraman à la Radio télévision du Groupe l’Avenir, avait été agressé lors d’un meeting du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), au stade des martyrs à Kinshasa. Il lui avait été reproché d’avoir filmé des gradins vides.

Embargo contre Yves Kisombe

En réaction à ces actes de violence répétés, plusieurs organes de presse en RDC ont organisé le 26 août une « marche de colère » qui a réuni près d’un millier de journalistes dans la capitale. Ils ont en outre imposé «un embargo total de six mois sur tous les médias congolais» sur le député Yves Kisombé et exigé son départ. Il est accusé d’avoir violemment menacé et insulté le 4 août Eugénie Ntumba, rédactrice en chef de la Radio Télévision Satellitaire 1 (RTVS1). Il l’a soupçonnée à tort de lui avoir raccroché au nez. La conversation téléphone, enregistrée, a été largement diffusée sur internet.

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En cinq ans, neuf journalistes ont été tués en RDC.

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