Joly à Le Pen : « Nous sommes chez nous (…) nous les Nègres, les Bougnoules »


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La candidate d’Europe Ecologie Les Verts à la présidentielle française, Eva joly, a lancé mercredi soir, lors de son dernier meeting de campagne, un message à la candidate du Front national, Marine Le Pen : en France, les « Nègres » et les « Bougnoules » sont chez eux…

Quand Le Pen, « l’exception française », fustige l’immigration, Joly, la « norvégienne ménopausée », lui annonce qu’elle est ici, en France, chez elle.

A l’occasion de son dernier meeting mercredi soir au Cirque d’hiver, Eva Joly, la candidate d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), a tenu à répondre à Marine Le Pen, la candidate du Front National (FN). Eva Joly, qui a vu « le courage et (…) la beauté de la nation », qu’elle entend « débarrasser définitivement de la fiction infâme de la race », tacle Le Pen, celle qu’elle a choisi « de ne pas nommer » car elle est, d’après elle, « innommable ».

Sa campagne, Eva Joly la rend « coup pour coup » au leader de l’extrême droite, le « parti de la haine » comme elle le surnomme. A Marine Le Pen, Eva Joly annonce solennellement que « les Français et les Françaises, Métèques venus des quatre coins du monde pour faire France », que les « métis et les métisses », les « immigrés » qui travaillent « sur les chantiers » et se cassent « le dos pour ériger des bâtiments », que « les Bretons, les Corses, les Occitans, les Polaks, les Portos, les Ritals et les Espingouins, les Youpins, les Nègres, les Bougnoules » sont chez eux ! Une tirade qu’elle clôt en citant les « Norvégiennes ménopausées », un clin d’oeil à son pays natal. Un succès auprès des 2 000 militants présents ce soir-là.


Eva Joly : "Nous les ritals et les espingouins… par evajoly

« On est chez nous ! »

Mardi soir, au Zénith de Paris, c’est Marine Le Pen qui déroulait pour la dernière fois son programme devant 6 000 partisans du FN. Après avoir longuement dénoncé la politique de l’Europe et de Bruxelles, la voici qui s’attaque à l’immigration. « Nous ne sommes pas xénophobes », prévient-elle, « mais passionnément francophiles ». Et c’est un Zénith conquis, un Zénith qui se réveille soudainement pour crier en coeur : « On est chez nous, on est chez nous ! ». « Et c’est parce que vous êtes chez vous, vous avez le droit de ne plus vouloir de ces franco-algériens comme Mohamed Merah (…) », répond à une foule en délire la candidate.

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Après avoir fini d’agiter le spectre du « franco-algérien » Mohamed Merah, c’est « seule contre tous » que la représentante de la droite extrême a réaffirmé que « plus d’immigration, c’est plus de chômage, plus d’insécurité, plus de déficit budgétaire, plus de dette, une charge écrasante ».

« La nationalité française s’hérite ou se mérite ! ». Adulée, la dirigeante frontiste poursuit en affirmant qu’il n’y a de place en France que pour les « Français amoureux de leur drapeau ». Elle lance enfin un ultime appel à la mobilisation dans les urnes : « Faites-vous entendre, criez votre colère et bougez-vous ! ». « On va gagner, On va gagner ! », rétorquent les militants convaincus.

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Fouâd Harit est un journaliste expérimenté qui a travaillé de nombreuses années chez Afrik.com. Son travail journalistique, marqué par une approche critique des relations internationales et des dynamiques politiques africaines, reflète son engagement dans la défense de la liberté d'expression et la lutte contre toutes les formes de discrimination.
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