Jacques Chirac et l’Afrique, une histoire ambiguë


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Les médias et les hommes politiques du monde entier saluent la mémoire de Jacques Chirac, né le 29 novembre 1932 et mort le 26 septembre 2019 à Paris. Il fut président de la République française de 1995 à 2007 et ami de nombreux chefs d’etat africains, plus ou moins recommandables. Un hommage unanime ou presque pour un homme atypique, dont les prises de positions et les discours furent parfois controversés.

Le premier chef d’etat africain à saluer la mémoire de Jacque Chirac sur Twitter fut Idriss Deby Itno, président du Tchad depuis 1990 : « C’est avec émoi que j’ai appris le décès de l’ancien Président Français Jacques Chirac. Je salue la mémoire de ce grand Homme d’État qui a beaucoup œuvré au raffermissement des relations entre la France et le Tchad. Mes condoléances à la famille du disparu et au peuple Français ».

Ali Bongo Ondimba : « Jacques Chirac était un grand ami du Gabon. Un amoureux sincère de l’Afrique. Il a été pour moi, plus qu’un ami, un père spirituel dont je n’oublierai jamais la bienveillance. Au nom du peuple gabonais, je présente à sa famille et au peuple français mes plus sincères condoléances ».

mais toujours sur twitter Ndzoyi Averty en réponse à @PresidentABO déclare « On ne peut pas se réjouir de la mort d’un homme, cependant, je retiens qu’il avait joué un rôle dans la guerre de 1997 au Congo. Cette guerre qui a tué mon frère André et dont mes parents et moi avions été pourchassés dans la forêt pendant des semaines ».

Macky Sall un peu après : « J’adresse mes condoléances émues et celles de la Nation au Président Emmanuel Macron et au peuple français, suite au décès du Président Jacques Chirac. Je rends hommage à un grand homme d’État et figure emblématique des relations franco-africaines » mais la aussi Abdoulaye Seydi lui répond « le Président, merci pour les condoléances. Toutefois, le peuple sénégalais n’oubliera jamais l’absence de Chirac aux obsèques de Sedar Senghor en 2001. Senghor a beaucoup fait pour l’humanité et la Francophonie en particulier. Il méritait sa présence ! Ce message suffit ».

De Jacques Chirac, l’histoire retiendra aussi le musée qui porte son nom car le 20 juin 2006, Jacques Chirac a inauguré, à Paris, le musée des arts premiers du quai Branly. Le bâtiment exposer une collection de 300 000 objets d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et d’Amérique. Il a pour vocation de promouvoir le dialogue des cultures. Au total, avec plus de 70 000 objets proviennant du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et de Madagascar il s’agit d’une des plus importantes collection au monde. Lire son discours d’inauguration ou il déclara « Il s’agissait pour la France de rendre l’hommage qui leur est dû à des peuples auxquels, au fil des âges, l’histoire a trop souvent fait violence. Peuples brutalisés, exterminés par des conquérants avides et brutaux. Peuples humiliés et méprisés, auxquels on allait jusqu’à dénier qu’ils eussent une histoire ».

Un soutien aux présidents africains même les moins recommandables

Durant ses deux mandats présidentiels et bien avant, Jacques Chirac a eu une relation paradoxale avec l’Afrique. L’ancien président français entretenait des rapports d’amitié avec certains dirigeants d’Afrique francophone controversés: Omar Bongo, resté plus de 40 ans au pouvoir au Gabon bien sur, mais aussi le très autoritaire Gnassingbé Eyadema président du Togo durant 37 ans ou Paul Biya, toujours en place au Cameroun.

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