Inauguration de la deuxième édition du New York Forum Africa


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Richard Attias, Fondateur du NYF Africa (© Fouâd Harit)

Le deuxième forum du New York Africa, fondé et produit par Richard Attias & Associates, a ouvert ses portes ce vendredi 14 juin au stade de l’Amitié à Libreville, la capitale du Gabon.

(De notre envoyé spécial à Libreville)

Le coup d’envoi de la deuxième session du New York Forum Africa (NYF Africa), fondé et présidé par l’homme d’affaires Richard Attias a eu lieu ce vendredi au stade d’Angondjé, dit le stade de l’Amitié Sino-Gabonaise, à Libreville, au Gabon. Loin d’être une « coïncidence », ce rassemblement des décideurs économiques venus du monde entier, qui se déroulera jusqu’au dimanche 16 juin, couvre ce même jour le sommet de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).

L’inauguration, décalée à 11H30 au lieu de 09H00, en raison de l’attente des chefs d’Etats de la CEMAC, a été précédée par un débat sur l’indépendance, placé sous le thème « La route vers une nouvelle indépendance », auquel ont notamment participé La Procureur général de la Cour Pénal Internationale (CPI), Fatou Bensouda, le ministre gabonais de l’Economie, de l’Emploi et du Développement durable, Luc Oyoubi, ou encore la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.

A l’extérieur, le tapis rouge est déroulé, la fanfare de la Garde Républicaine est en place pour accueillir sous un gigantesque chapiteau, installé à l’entrée du stade, Ali Bongo Ondimba et ses homologues de la CEMAC, ainsi que Richard Attias. La délégation fait son entrée sous les applaudissements de près de 1500 personnes.

Richard Attias, Fondateur du NYF Africa (© Fouâd Harit)

La jeunesse, la valeur ajoutée de l’Afrique

Le ton est donné : « le New York Forum Africa est une opportunité pour mon pays, le Gabon, et une chance pour l’Afrique », lance Ali Bongo à l’auditoire. Le président gabonais invite les Africains à devenir des
« acteurs et non des spectateurs » de l’évolution économique du continent car, selon lui, « la quête de prospérité est une aspiration universelle et légitime ». La problématique posée par le dirigeant gabonais est de savoir « comment maintenir » les économies de l’Afrique « sur un sentier de croissance soutenu dans un contexte de ralentissement économique mondial ». La jeunesse africaine. Voilà la clé du succès, un « atout » affirme Ali Bongo.

L’Afrique a-t-elle pris conscience de l’intérêt particulier à porter aux jeunes africains qui représentent 60% de la population africaine ? Pas tout à fait, peut-être même pas du tout. Un peu plus tard dans la matinée, le président tchadien, Idriss Déby, a justement soulevé un point important : celui du chômage qui touche « plus de 50% de ces jeunes ». D’après lui, « si le problème n’est pas réglé, non seulement l’Afrique continuera à devoir gérer des situations difficiles mais aussi l’Europe ». Sans généraliser, l’Europe représente encore aux yeux de la jeunesse africaine un eldorado. Or, ce continent qui est « le plus proche de l’Afrique », est en crise alors qu’à contrario l’Afrique est en croissance. Idriss Déby a insisté sur la nécessité d’empêcher les flux migratoires vers l’Europe et d’ « inverser la tendance », « créer la richesse localement en Afrique ».

Richard Attias a conclu le chapitre en encourageant les décideurs économiques et les décideurs politiques à « s’engager » pour les jeunes. D’un ton ferme, le fondateur du NYF Africa insiste et lance une nouvelle fois : « Engageons-nous ! ». C’est à juste titre qu’il a lui aussi rappelé que plus de 150 millions de jeunes africains n’ont pas d’emplois aujourd’hui. D’ailleurs, selon lui, « avec beaucoup de sincérité, si nous nous engageons avec tant de passion dans la préparation de cet évènement, c’est pour une seule raison, pour une raison qui est en partie dans la salle (…) : c’est les jeunes », a-t-il dit.

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Maintenir les investissements

Richard Attias et Ali Bongo ont invité les acteurs économiques africains à trouver des solutions pour maintenir les investissements étrangers. « L’ère de l’impuissance est révolue », le chef d’Etat gabonais affirme que ces enjeux ne sont plus que de « simples incantations, mais d’un crédo à mettre en action ».

Ali Bongo souligne que son pays « favorise l’avènement d’un cadre institutionnel propice afin de faciliter les investissements directs et étrangers ». Il fixe l’assemblée et dit : « Ces efforts sont destinés à vous, acteurs et opérateurs économiques mondiaux, soucieux de s’investir dans un environnement stable ». Le Gabon est fréquemment pris en exemple pour parler du développement de l’Afrique Centrale. A Libreville, il n’est pas rare, loin de là, d’observer à plusieurs coins de rues des bâtiments en construction, des chantiers qui poussent comme des champignons qui longent parfois des quartiers défavorisés. Un clivage que ne nie pas le président gabonais. Il met en avant les aspects éducatifs et sociaux qui « handicapent » son pays et de manière générale l’Afrique. Ali Bongo estime que le NYF Africa s’inscrit justement dans une logique d’échanges qui permet de
« fédérer les intelligences, les talents et les compétences d’acteurs privés de tout rang » qui permettra, à terme, d’endiguer les
contestations sociales et de « garantir le bien-être des populations ».

« Une vaste opération de communication » ?

Les détracteurs de ce rassemblement économique considèrent cet évènement, à l’instar de Marc-Ona, l’organisateur du « contre-forum des indignés », en opposition au NYF Africa, comme « une vaste opération de communication ». Selon le fondateur du NYF Africa, Richard Attias, cette contestation n’a plus de « crédibilité » en raison de l’absence d’une force de « proposition concrète ». Alors qu’il avait invité le représentant des « Indignés » à venir participer au NYF Africa plutôt que de tenir un évènement en parallèle, Richard Attias a affirmé ce vendredi aux micros de RFI ne plus vouloir communiquer avec Marc-Ona, qui aurait « dépassé les limites » en « insultant » son épouse, Cécilia Attias, ex-Première dame de France.

Au-delà de cet incident, est-ce que le New York Forum Africa apportera des solutions concrètes pour continuer à développer une Afrique qui a toutes les ressources nécessaires pour cela ? C’est ce que vont tenter de faire tout le long du Forum les différents intervenants…

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