Huile de palme au Cameroun : Bolloré poursuivi par les ONG dans une action juridique sans précédent


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Ouvriers

Sherpa et neuf autres ONG ont  assigné en justice le groupe Bolloré concernant une société de production d’huile de palme au Cameroun, gérées par une structure dont le groupe Bolloré est actionnaire. Les tribunaux français doivent ordonner au groupe de respecter ses engagements pour les résidents et les travailleurs de la plantation de Socapalm déclarent le communiqué des associations.

Alors que les plantations d’huile de palme de Socfin, une société du groupe Bolloré, a réalisé 306 millions d’euros de chiffre d’ affaires en 2018, Bolloré refuse de mettre en œuvre des mesures annoncé pourtant en 2013 visant à améliorer les conditions de vie et de travail dans ses plantations au Cameroun déclare Sherpa.

« L‘iindustrie de production d’huile de palme a un impact dévastateur sur la santé, la pollution, la déforestation et les droits des travailleurs, mais aucune mesure ne semble avoir réussi jusqu’à présent à ébranler les pratiques des géants agro-alimentaires. Ainsi, nos organisations demandent aux tribunaux pour faire respecter ces droits fondamentaux » , explique Sandra Cossart, directeur de Sherpa.

Aujourd’hui, dans une action en justice pathbreaking, Sherpas et des organisations européennes et camerounaises réagissent avec le dépôt d’une action en justice contre Bolloré SA, devant le tribunal de Nanterre pour la mise en œuvre d’un plan d’action au Cameroun.

Notre action en justice civile vise à demander au juge de forcer le groupe français Bolloré à respecter les engagements qu’il a pris en 2013 concernant les communautés locales et les travailleurs des plantations de Socapalm une compagnie d’huile de palme du Cameroun directement lié au groupe ont-ils déclaré.

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En 2010, Sherpa avait déposé une plainte devant le point national de l’ OCDE Contact (NCP) en ce qui concerne les activités de Socapalm. Cette plainte a dénoncé les violences commises par la compagnie de sécurité embauchée par Socapalm et les problèmes sociaux, environnementaux et fonciers des résidents et des employés des plantations (lire l’article les esclaves de l’huile de palme). Après plusieurs mois de médiation, le groupe Bolloré et Sherpa au Cameroun ont convenu de la mise en œuvre d’un plan d’action afin d’améliorer les conditions de vie et de travail des communautés touchées.

En Décembre 2014, le groupe Bolloré a soudainement annoncé qu’il ne mettrait pas en œuvre de plan d’action. Ces mécanismes de l’OCDE non contraignants ont donc atteint leurs  limites et les associations demandent au juge français d’ordonner l’exécution forcée du plan d’action qui doit être considéré comme un contrat qui n’a pas encore été exécuté.

«  Cette action devrait être une étape importante pour accroître la responsabilité des acteurs économiques, qui ne peuvent pas se retirer unilatéralement de leurs engagements, ni les prendre dans le seul but d’acheter la paix sociale ou une image éthique. », déclare Marie-Laure Guislain, chef du contentieux au Sherpa.

Les conditions dans lesquelles les entreprises exercent leurs activités à l’étranger tout en essayant de maintenir l’irresponsabilité totale font partie du débat d’intérêt public déclare Sherpa.

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