Hausse des prix des denrées au Sénégal : « L’État a les moyens d’amortir les coûts »


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Mamadou Diouldé Diallo, commerçant
Mamadou Diouldé Diallo, commerçant

Au Sénégal, l’augmentation des taxes de l’État impacte directement sur les prix des denrées de première nécessité comme le riz, l’huile, le sucre, le lait ou encore l’oignon. Une hausse des prix que l’Etat est en mesure d’amortir, en jouant sur certains leviers.

Depuis quelques semaines, les prix des denrées grimpent vertigineusement au grand désarroi de la population sénégalaise. Les chefs de famille ne savent plus où donner de la tête, à cause de l’augmentation des prix des denrées de première nécessité au Sénégal, comme le riz, l’huile, le sucre, le lait ou encore l’oignon. Seul le prix de la pomme de terre reste encore stable. Dans sa boutique au marché Castors, le commerçant Mamadou Diouldé Diallo n’a pas d’explications. Lui-même achète ses produits en gros plus cher. « Tous les prix des denrées de première nécessité ont augmenté, ces dernières semaines, au Sénégal. En tant que commerçant, on se demande nous-mêmes quelles sont les vrais raisons de cette montée en flèche des prix des produits, tels que le riz, le sucre, l’huile, l’oignon, le lait… Seule la pomme de terre est restée stable », lance-t-il.

« L’oignon se vendait à 400 FCFA le kilogramme, mais actuellement, il est passé à 500 FCFA. Quant au sac de 50 kg du riz parfumé, il est désormais vendu 20 500 FCFA au lieu de 19 500 FCFA, il y a quelques semaines. Le sac de 50 kg du riz non-parfumé est à 15 000 FCFA. Le bidon d’huile de 20 litres est actuellement vendu jusqu’à 22 500 FCFA et 5 litres à 7 000 FCFA au lieu de 5 000 FCFA. Pis, le sac de sucre serait dans les 30 000 FCFA. Je ne comprends pas quel est le vrai problème et les clients se plaignent à longueur de journée… », déplore Mamadou Diouldé Diallo, également chef de famille, souvent obligé d’ d’acheter certains produits qu’il ne vend pas dans sa boutique, pour sa petite famille.

Mamadou Diouldé Diallo« Je crois que ce sont les taxes de l’État qui sont à l’origine de cette flambée des prix des denrées de première nécessité. Il faut dire que même le prix du sac de farine a aussi augmenté passant à 19 500 FCFA, ce qui a eu une répercussion directe sur le prix de la baguette de pain, qui est passé de 150 à 175 FCFA », a-t-il ajouté. Mais, pour l’économiste Macoumba Ndiaye, cette situation est fondamentalement due à la diminution de la production mondiale liée à la crise sanitaire de la pandémie de Covid-19 et la variation de la monnaie de référence, le dollar. Il estime que « l’État a les moyens d’amortir les coûts sur les denrées de première nécessité, à travers le tarif extérieur commun TTEC à l’UEMOA, pour rabaisser le droit d’entrée des marchandises ». Il ne pense pas que cette situation est liée à l’embargo sur le Mali, mais les produits venant de ce pays vont forcément connaître une inflation, tels que les bétails.

« C’est d’un impact assez marginal, l’apport du port. L’État gagne sur le droit de douane et la TVA. L’inflammation, c’est la loi de l’offre et de la demande. Elle est liée au marché international, il y a eu beaucoup de choses qui ont été déjà faites pour amortir l’impact du Covid-19. Il faut dire qu’il y a eu une baisse de production dans le monde et la monnaie référence, le dollar a augmenté. Quand l’importateur achète plus cher, les frais de douanes et les taxes plus chers, il va vendre plus cher aux grossistes, qui vont en faire autant avec les détaillants. Et le tout retombe sur les consommateurs. Néanmoins, le mécontentement est répandu, parce que les clients et même beaucoup de commerçants, ne maitrisent pas le marché de l’offre et de la demande », fait-t-il savoir.

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