Guinée : un journaliste roué de coups par des militaires


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Mohamed M'bemba Condé, journaliste
Le journaliste Mohamed M'bemba Condé

En Guinée, un journaliste en reportage a été conduit à l’hôpital après avoir été pris à partie et violemment agressé par plusieurs militaires mardi 10 mai. Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités à immédiatement ouvrir une enquête pour identifier et sanctionner les responsables et à assurer la sécurité des journalistes dans le pays.

Le 10 mai, Mohamed M’bemba Condé, animateur à la radio privée Espace Kindia et correspondant du journal en ligne Guinée Matin, a été agressé par des militaires alors qu’il qu’il couvrait une «opération de marquage des domaines de l’État», opération au cours de laquelle les autorités font le tour de la ville pour identifier les bâtiments et les terres qui pourraient être récupérés par l’État. Au cours de son reportage, des militaires lui ont demandé de s’écarter avant de le rouer de coups. Une agression violente qui a entraîné son hospitalisation à l’hôpital régional de Kindia, à 135 kilomètres à l’est de la capitale. Ses deux téléphones, confisqués au moment de l’attaque, ont été cassés.

Joint par RSF, le journaliste a déploré des douleurs à la nuque, à la colonne vertébrale, à la tête et à la poitrine. Il attend les résultats d’une échographie de la poitrine.

«Quelques jours seulement après la Journée mondiale de la liberté de la presse, cette violente agression est inquiétante pour l’exercice du journalisme en Guinée, déclare Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF. Les auteurs de cette attaque ayant conduit à l’hôpital un journaliste qui faisait simplement son travail doivent impérativement être identifiés et poursuivis. La Guinée, qui a gagné 25 places au Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF la semaine dernière, ne doit pas relâcher ses efforts. Elle doit assurer la sécurité des journalistes».

La situation en Guinée, critique sous l’ancien Président Alpha Condé, semblait s’être apaisée depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement de transition, notamment lorsque le Premier ministre s’était engagé à défendre la liberté de la presse durant une rencontre avec RSF en octobre 2021.

Néanmoins, les agressions de journalistes, notamment par les forces de sécurité, ont longtemps été un problème important en Guinée. Et elles n’ont pas completement disparu. En avril, plusieurs journalistes, dont Mamadou Yaya Barry du site d’information Média Guinée, ont été violentés par des militants de l’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel), alors qu’ils couvraient la convocation d’anciens ministres à la gendarmerie. Le téléphone du journaliste avait également été cassé.

La Guinée occupe la 84e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.

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