Guinée : un jeune de 15 ans abattu par la police


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Un adolescent de 15 ans a été tué par balles par un policier dans une banlieue de Conakry lors de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants après la tentative présumée de l’enlèvement du directeur du journal Planète FM.

L’affaire fait grand bruit en Guinée. Abdoul Aziz Baldé, un adolescent de 15 ans, a été tué par balles par un policier dans le quartier de Cosa, une banlieue de Conakry, au cours de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. Selon ce proche de la victime, « le policier l’a visé avant de tirer sur lui à balle réelle. Il a été conduit à l’hôpital où il a rendu l’âme ».

Les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont éclaté après que la radio Planète FM a annoncé que des hommes armés en civil étaient venus à son siège avec l’intention apparente d’enlever son directeur, Mandian Sidibé. Selon un journaliste de cette radio très critique vis-à-vis du pouvoir guinéen, qui a requis l’anonymat, « des hommes en civil armés sont arrivés dans les locaux de la radio et ont demandé à rencontrer le directeur et journaliste Mandian Sidibé ». Ces derniers qui avaient l’intention de l’enlever sont repartis, n’ayant pas vu le directeur de la radio.

Une intrusion qui a jeté le feu aux poudres

L’annonce par la radio de l’intrusion des hommes armés à son siège a jeté le feu aux poudres, entraînant une mobilisation d’auditeurs, puis de la population riveraine, venus massivement soutenir les journalistes et se lancer à la recherche des inconnus armés, selon des témoins interrogés par l’AFP. Les protestataires ont ensuite érigé des barricades dans les quartiers de Simbaya, Koloma et Bambéto de Conakry.

Déployés sur les lieux de la manifestation, les forces de l’ordre ont tenté de disperser les manifestants à l’aide de gaz lacrymogène avant de commencer à démanteler les barricades. Ces dernières ont été accueillies par des jets de pierres et d’autres projectiles, qui ont blessé un gendarme. Débordés, dépassés par les événements, des policiers ont alors tiré à balles réelles, blessant au moins deux manifestants qui ont été admis dans une clinique de la banlieue sud de Conakry, selon un médecin.

Des sources médicales font état au moins de 11 blessés, dont cinq par balles. Plusieurs manifestants ont été interpellés par les forces de l’ordre et conduits vers une destination inconnue. Les tensions sont particulièrement vives en Guinée depuis l’annonce de la victoire aux législatives du parti au pouvoir.

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