Guinée : le président accepte de nommer un premier ministre


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Le président guinéen a accepté, mercredi, de nommer un nouveau premier ministre comme le demandaient les grévistes. Prudents, les syndicalistes refusent de lever la grève générale tant que toutes leurs revendications ne seront satisfaites. Par ailleurs, les Nations Unies demandent une enquête sur la quarantaine de manifestants morts pendant les violences.

La crise en Guinée semble s’apaiser. Le président Lansana Conté a accepté de nommer un nouveau premier ministre de consensus. La décision a été prise mercredi, lors d’une réunion qui a notamment rassemblé les principaux leaders syndicaux, le président de l’assemblée nationale, des membres du Conseil économique et social et de la cour suprême et des responsables religieux.

Ibrahima Fofana, secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), a expliqué que Lansana Conté aurait demandé aux présidents de la cour suprême et de l’assemblée nationale de mettre en place un cadre juridique permettant la création du poste de premier ministre – non prévu dans la constitution. « Une commission a été mise en place pour préparer une modification de la Constitution et permettre au chef de l’Etat de déléguer ses pouvoirs au Premier ministre », a précisé à l’AFP Louis Bemba Soumah, vice-secrétaire général de l’USTG.

L’Onu veut enquêter sur les morts

Les syndicalistes n’entendent pas lever leur mouvement pour autant. « La grève n’est pas suspendue. Et nous ne la suspendrons pas tant que nous ne rentrerons pas en possession de tout ce qu’on a demandé. Il nous faut des garanties parce qu’il y a un problème de confiance », a déclaré Louis Bemba Soumah. La crainte de mots non suivis d’action est en effet l’une des craintes des grévistes.

La grève générale, lancée le 10 janvier, a fait au moins 44 morts et de nombreux blessés. Le haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a demandé une « une enquête rapide et indépendante suite aux informations selon lesquelles plus de 40 personnes auraient été tuées depuis le début de la grève générale ». Louise Arbour insiste que « les violations des droits de l’Homme de ces dernières semaines en Guinée ne peuvent en aucun cas rester impunies ».

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