Grippe aviaire : comprendre la propagation de l’épidémie


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Alors que la grippe aviaire se fait de plus en plus menaçant et que les foyers de contamination se multiplient à travers le monde, l’Organisation mondiale de la santé nous aide à mieux comprendre comment le virus H5N1 s’est répandu comme une trainée de poudre. En cause : les oiseaux migrateurs.

Par l’OMS

Les oiseaux migrateurs responsables de la propagation de la grippe aviaire. En 2005, une autre source importante de propagation internationale du virus chez l’oiseau est apparue pour la première fois, mais elle reste mal comprise. Les scientifiques sont de plus en plus convaincus qu’au moins certains oiseaux migrateurs aquatiques transportent désormais le virus H5N1 sous sa forme hautement pathogène parfois sur de longues distances et l’introduisent dans les populations de volailles des zones se trouvant le long de leurs voies de migration. Si ce nouveau rôle venait à être scientifiquement confirmé, il marquerait une évolution dans la relation stable jusque-là entre le virus H5N1 et son réservoir naturel chez l’oiseau sauvage.

Les éléments confirmant ce nouveau rôle ont commencé à apparaître à partir de la mi-2005 et sont devenus de plus en plus probants. La mort, à partir de la fin avril 2005, de plus de 6 000 oiseaux migrateurs infectés par le virus H5N1 hautement pathogène dans la réserve naturelle du lac Qinghai, dans le centre de la Chine, a été un événement tout à fait inhabituel et probablement sans précédent. Auparavant, il était rare que des oiseaux sauvages meurent d’une infection par un virus de la grippe aviaire hautement pathogène. Les études scientifiques, comparant les virus de différentes flambées aviaires, ont établi que les souches provenant des pays touchés les plus récemment, tous situés le long des voies de migration, étaient presque identiques à celles découvertes sur les oiseaux migrateurs morts au lac Qinghai. Les virus des deux premiers cas humains en Turquie étaient eux aussi pratiquement identiques à ceux du lac Qinghai. Ces deux personnes sont mortes.

Pays affectés par des flambées aviaires

Les flambées de grippe aviaire à virus H5N1 hautement pathogène qui ont commencé en Asie du Sud-Est à la mi-2003 et se sont désormais propagées à quelques régions d’Europe, sont les plus graves et les plus importantes que l’on ait jamais observées. A ce jour, neuf pays asiatiques en ont signalées (par ordre de notification) : République de Corée, Viet Nam, Japon, Thaïlande, Cambodge, République démocratique populaire lao, Indonésie, Chine et Malaisie. Le Japon, la République de Corée et la Malaisie ont endigué leurs flambées et l’on considère que la maladie a disparu dans ces pays. Ailleurs en Asie, le virus est devenu endémique dans plusieurs des pays affectés à l’origine.

Fin juillet 2005, le virus s’est propagé en dehors de son foyer initial en Asie et a affecté les volailles et les oiseaux sauvages en Fédération de Russie et dans les régions adjacentes du Kazakhstan. Presque simultanément, la Mongolie a signalé avoir détecté le virus hautement pathogène chez des oiseaux sauvages. En octobre 2005, il a été signalé en Turquie, en Roumanie et en Croatie. Début décembre 2005, l’Ukraine a signalé son premier foyer chez des oiseaux domestiques. La plupart de ces nouvelles flambées ont été détectées et notifiées rapidement. On s’attend néanmoins à ce que le virus poursuive sa propagation le long des voies de migration des oiseaux aquatiques. De plus, les migrations des oiseaux sont régulières et les pays se trouvant le long des routes suivies par les oiseaux migrateurs à partir de l’Asie centrale pourraient se trouver confrontés à un risque persistant d’introduction ou de réintroduction des virus dans les élevages de volailles domestiques.

Un virus difficile à endiguer

Avant la situation actuelle, on considérait que les flambées de grippe aviaire hautement pathogène dans les populations de volaille étaient un événement rare. Si l’on exclut les flambées actuelles à virus H5N1, on n’a signalé que 24 flambées de grippe aviaire hautement pathogène dans le monde depuis 1959, dont 14 au cours des dix dernières années. Dans la majorité des cas, l’extension géographique a été limitée, et quelques unes se sont même limitées à une seule exploitation agricole ou un seul élevage. Il n’y a eu de propagation internationale que pour une seule d’entre elles. Toutes les grandes flambées ont coûté cher au secteur agricole et ont été difficiles à endiguer.

Pour de plus amples informations, veuillez prendre contact avec le Centre des Médias de l’OMS, tél. : (+41 22) 791 2222, courriel : mediainquiries@who.int. Tous les communiqués de presse, aide-mémoire et articles de fond OMS, ainsi que d’autres informations sur le sujet, sont disponibles sur Internet à partir de la page d’accueil de l’OMS
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