Gabon : le pouvoir chercherait-il à éliminer physiquement les leaders de l’opposition ?


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Selon les leaders de l’Union des forces du changement (UFC), les noms des responsables politiques de leur camp sont sur la liste noire du gouvernement, qui chercherait en ce moment à les éliminer physiquement, avec le recours aux mercenaires étrangers, pensent-ils. Ils dénoncent, ainsi, les problèmes d’insécurité à Libreville, la capitale du Gabon.

(De notre correspondant)

« Les noms de plusieurs personnalités politiques de l’opposition, tels que Zackarie Myboto, Jean Eyeghe Ndong, André Mba Obame, Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé, Louis Gaston Mayila, Fabien Mbeng Ekorezock, Paul Marie Gondjout et Chantal Myboto », sont sur les listes noires qui circulent dans les cercles sécuritaires du pouvoir, lequel chercherait à les éliminer physiquement. C’est en tout cas l’avis des responsables de l’Union des forces du changement (UFC).

Les leaders de l’UFC estiment aussi que le commando armé et encagoulé de cinq personnes, qui s’est introduit récemment au domicile de Me Ndaot Rémbogo, président du Parti pour le Développement et la Solidarité Sociale (PDS, opposition), situé dans le quartier Haut de Gué-Gué, après avoir ligoté le gardien, a été commandité par les cadres du parti au pouvoir et leurs alliés. « Fort heureusement, Me Ndaot Rémbogo ne s’y trouvait pas », soulignent les responsables de l’UFC, rapprochant ces incidents nocturnes à ceux effectués dans les mêmes conditions dans les installations abritant la chaine de télévision privée TV+, proche de l’opposition.

« En cherchant à atteindre ce haut responsable de l’UFC qu’est Me Ndaot, le pouvoir établi ne cherche-t-il pas ici à rééditer son exploit de triste mémoire du lâche assassinat de Joseph Rendjambé lui aussi originaire de la même province, pour faire porter la responsabilité des troubles éventuels sur cette province déjà lourdement éprouvée à la suite du coup d’Etat électoral d’Ali Bongo ? », se demandent les leaders de l’UFC, qui expriment toute leur sympathie et apportent leur soutien au président du PDS, ancien membre de la cour constitutionnelle et ancien maire de la ville de Port-Gentil. Ils prennent à témoin la communauté internationale et l’invitent à reconsidérer son appréciation sur la nature liberticide et antidémocratique du pouvoir de Libreville, devenu à les entendre extrêmement dangereux.

Louis Gaston Mayila et ses camarades politiques ont affirmé dans la déclaration de ce mercredi qu’ils ne se sentent plus en sécurité, invitant « les faucons du régime en place à prendre leurs responsabilités, face à la monté de l’insécurité et des activités criminelles », orchestrées selon leurs dires par le pouvoir, avec l’aide des mercenaires étrangers et de certaines milices et sociétés privées de sécurité et de gardiennage de la place.

Ils ont, par ailleurs, appelé les Gabonais de tous bords politiques, la société civile et la diaspora à rester mobilisés pour l’aboutissement de leur lutte, afin de sortir le Gabon de la « dictature sanguinaire » que le pouvoir et ses alliés font subir au peuple.

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