Gabon: la répression s’abat sur des journalistes et des responsables d’ONG


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Deux journalistes de la presse privée gabonaise, Gaston Asseko et Léon Dieudonné Koungou, ont été arrêtés, mardi dernier, puis gardés à vue dans les locaux de la police judiciaire (PJ), à Libreville. Ils sont détenus
avec d’autres acteurs de la société civile qui critiquaient le pouvoir du président Omar Bongo.

Notre correspondant au Gabon

Le journaliste et directeur technique à Radio Sainte-Marie, Gaston Asseko, et Léon Dieudonné Koungou, du journal Tendance Gabon, ont été arrêtés après avoir été convoqués au B2 (2ème Bureau des services de renseignements de l’armée gabonaise), a confié l’équipe rédactionnelle de Radio Sainte-Marie à l’Agence gabonaise de presse (AGP).  »Depuis mardi, les services de sécurité et des renseignements les ont embarqués pour le B2, avant de les conduire à la PJ », a affirmé un journaliste de la radio qui a requis l’anonymat.

Ils sont détenus dans les locaux de la PJ où se trouvent des acteurs de la société civile. Parmi eux, Marc Ona Essangui, coordonnateur au Gabon de la coalition « Publiez ce que vous payez » (PCQVP) qui milite pour une gestion transparente des revenus pétroliers, et Georges Mpaga, président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG), affirme l’équipe de la rédaction du journal Tendance Gabon.

Une lettre ouverte incendiaire

Les deux rédactions lient cependant cette arrestation à leur participation à une réunion préparatoire sur la présentation d’un livre écrit par un Gabonais résidant en France, contre le président Omar Bongo Ondimba et à qui il a adressé une lettre ouverte dont la copie est parvenue à l’AGP vendredi.

« Pour l’honneur du peuple gabonais, pour l’histoire et les générations à venir, les acteurs libres de la société civile gabonaise ont choisi de vous tenir un discours de vérité sur l’immense gâchis de ces quarante années que vous venez de passer à la tête de notre pays », écrit Bruno Ben-Moubamba, journaliste et membre de la société civile gabonaise.

Dès l’arrestation de ces deux journalistes, M. Ben-Moubamba, journaliste français d’origine gabonaise actuellement recherché par les services des renseignements gabonais, est reparti par  »vol spécial » en France où il vit depuis plusieurs années.

 »Nous ne pouvons pas rendre visite à notre collègue car nous craignons nous aussi pour notre vie », a ajouté le journaliste de la radio catholique qui souhaite rester anonyme pour des raisons de sécurité.

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