France, Algérie : un député RN soutien de l’OAS nommé vice-président du groupe d’amitié


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José Gonzalez
José Gonzalez

Alors que la France et l’Algérie semblaient en route pour une réconciliation après les échanges entre les Présidents Macron et Tebboune, l’Assemblée nationale française a lancé un gros pavé dans la mare. Le député du Rassemblement National José Gonzalez vient d’être nommé à la vice-présidence du groupe France-Algérie.

La nomination de José Gonzalez à la vice-présidence du groupe d’amitié France-Algérie passe mal. Le Député RN, fraîchement élu à l’Assemblée nationale a, en effet, tenu un discours équivoque sur la guerre d’Algérie. Interrogé sur le sujet, en juin dernier, il avait déclaré qu’il n’était « pas là pour juger si l’OAS a commis des crimes ».

Dans un tweet publié cet après-midi, le Député du Rassemblement National José Gonzalez a déclaré : « J’ai l’immense plaisir de vous annoncer que j’ai été nommé Vice-Président du groupe d’amitié France-Algérie par le bureau de l’Assemblée nationale ! Cette nomination est le symbole de mon intérêt particulier pour les relations Franco-Algériennes ».

Le député des Bouches-du-Rhône connaît bien l’Algérie où il a vécu toute sa jeunesse. Né à Oran, en 1943, il est arrivé en France, à Marseille, en 1962. Il est ce que l’on appelle communément un pied-noir, ce qu’il assume parfaitement. Lors de son discours inaugurant la 16e législature – il lui revenait de faire ce discours en tant que doyen de l’Assemblée – , il n’avait pas hésité à mettre en avant sa nostalgie de l’Algérie expliquant avoir été « arraché à sa terre natale par le vent de l’histoire ». Et aussi, « j’ai laissé là-bas une partie de ma France. Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie par le sentiment d’abandon ».

« Je ne suis pas là pour juger si l’OAS a commis des crimes.»

Mais si ce déchirement d’un homme de 79 ans pour sa terre natale peut s’entendre, d’autres prises de position dans la foulée ont fait davantage polémique. Interrogé par la presse, il avait en effet nié les crimes de guerre commis par l’armée française et n’avait pas voulu prendre ses distances avec l’OAS, l’organisation clandestine qui a combattu, y compris par le terrorisme, entre 1961 et 1963, pour le maintien de l’Algérie française.

« Peut-être que maintenant il faudra revoir l’histoire, mais je ne pense pas. Franchement, je ne suis pas là pour juger si l’OAS a commis des crimes. Je ne sais même pas ce qu’était l’OAS, ou presque pas », avait-il déclaré.

Des réactions indignés en France et en Algérie

Cette nomination a immédiatement entrainé des réactions d’indignation au Maghreb. TSA titre sur « Un nostalgique de « l’Algérie française » dans le groupe amitié franco-algérien », rappelant l’histoire du Front National, ancêtre du Rassemblement national, fondé par Jean-Marie Le Pen. Tunisie Numérique de son coté met en avant « France-Algérie : Un pied de nez à la réconciliation, 24 heures après l’annonce de Tebboune » de sa visite en France. Le Président algérien, qui a déclaré que « la France doit se libérer de son complexe de colonisateur et l’Algérie, de son complexe de colonisé », ne manquera pas de relever la difficulté de l’exercice.

En France enfin, de nombreux politiques prennent position contre cette nomination qui est « une honte et une insulte », a tweeté la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot.

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