Fortune du clan Kabila : quelques exemples du pillage de la RDC


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Voici un résumé de ce qui peut être obtenu des documents publiquement disponibles concernant les valeurs et les revenus des sociétés et des actifs mentionnés dans le rapport du groupe de recherche de l’université de New York sur la fortune du clan Kabila.

• La participation indirecte de Jaynet Kabila à hauteur de 4,8% dans Vodacom Congo, le plus grand opérateur de téléphonie du pays, peut être très grossièrement évaluée à rien du tout ou à environ 72 millions de dollars, tout dépend des différentes estimations de la valeur de l’entreprise, qui peut s’élever à un milliard et demi de dollars ou peut
être nulle.

• Les membres de la famille possèdent plus de 71 000 hectares de terres, ainsi que de nombreuses grandes maisons dans les villes principales. Bien que la valeur de la terre dépende de nombreux facteurs, les entretiens avec des propriétaires fonciers interviewés dans plusieurs régions du pays ont laissé entendre que ces placements valent plusieurs dizaines de millions de dollars.

• En 2003, une société appartenant en partie à Zoé et à son frère adoptif Selemani a réalisé des ventes de diamants se montant à 12,3 millions de dollars, selon les statistiques gouvernementales.

• En 2006, Zoé, alors âgé de 27 ans, a apporté 10 920 000 de dollars au capital social de son entreprise, Strategic Projects and Investments (SPI).

• Number One Contracting Co., une société dont la moitié appartient à Zoé Kabila, était le quatrième groupe de construction de routes au Congo entre 2003 et 2008, ce qui représentait 11% du marché de ce secteur, avec des ventes moyennes d’environ 14 millions de dollars par an. 264 Entre 2003 et 2008, Number One Contracting Co., une société immatriculée aux États-Unis et associée de Zoé dans l’entreprise, a reçu un total de 14 millions de dollars de la Banque Mondiale pour des contrats de construction de routes, de ponts et de maisons au Congo.

• Zoé est propriétaire d’une maison à Johannesburg, en Afrique du Sud, qu’il a achetée en 2007 pour 709 000 dollars.

• BGFI DRC Bank, dont 40% appartiennent à Gloria Mteyu, 266 une sœur de Kabila, et qui est dirigée par Selemani, le frère adoptif de Joseph Kabila, est la sixième banque la plus importante du Congo, avec un total de dépôts établi à 209 millions de dollars et 8,56 millions de dollars en actifs nets pour l’année 2015, cinq ans après sa création. 267

• Selon des fuites de documents relatifs à des virements bancaires de la BGFI, Iverland Mining, qui détient les droits d’exploitation de la mine de cuivre de Lupoto et qui a passé un accord sur les carburants avec la GICC, 268 a versé 3 millions de dollars en 2015 à Cosha Investments, la société de Zoé Kabila.

• Plusieurs compagnies aériennes de la famille avaient un patrimoine important mais elles ont cessé leurs activités. Par exemple, Wimbi Dira, en activité entre 2003 et 2014, possédait jusqu’à 14 avions, dont 3 Boeing 727, 4 DC-9 et 3 Antonov 12.

• Certaines entreprises de la famille ont obtenu des marchés publics du
gouvernement congolais. La Pétrolière, dont la moitié appartient à l’épouse, à la fille et au fils du président Kabila, a conclu un contrat d’approvisionnement en « ruban adhésif et autres produits» avec la compagnie nationale d’électricité en 2011, pour un montant de 154 780 dollars.

Cette entreprise a fait l’objet d’un examen par le Parlement du Congo en 2009, pour des procédures contractuelles irrégulières
concernant plus de 3 millions de dollars en contrats passés avec le ministère de l’Environnement et du Développement durable du pays.

• Certaines entreprises ont même essayé d’attribuer une valeur aux relations que peut apporter la famille présidentielle quand on s’associe avec elle. Normalement, chaque associé d’une joint-venture doit apporter un capital social basé sur le pourcentage de ses actions dans la société. Afin d’éviter que l’entreprise familiale de Kabila, Osifal, paye comptant son capital social à La Pétrolière et à la compagnie aérienne
Five Forty DRC, le groupe Sentinelle, basé aux îles Vierges britanniques, a évalué les «relations professionnelles et personnelles» d’Osifal à 3,5 millions de dollars dans deux contrats de joint-venture différents, en 2006.

• Une société appartenant en partie à Zoé Kabila, la Générale Industrielle et Commerciale au Congo (GICC) a vendu 30% de ses parts dans Kalongwe Mining en 2016 pour un total de 4, 255 millions de
dollars et des actions valant 1,255 millions de dollars.

• En 2007, la société cotée en bourse Moto Goldmines Ltd. a engagé la GICC en tant que société de conseil pour 2 millions de dollars. En 2009, Moto a versé à la GICC près d’1 million de parts pour ses services. Moto a été rapidement rachetée lors d’un accord qui a évalué ces actions à environ 4,3 millions de dollars.

Lire le rapport du @GEC_CRG sur les richesses de la famille Kabila en français.

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