Fidèle Moungar : « La France a crucifié la démocratie au Tchad »


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Fidèle Moungar
Fidèle Moungar

La France a « crucifié » la démocratie au Tchad en participant à toutes les fraudes lors des différentes élections qui ont eu lieu dans ce pays depuis 1990, a déclaré mardi, à Paris, l’ancien Premier ministre tchadien, Fidèle Abdelkerim Moungar. Il a par ailleurs appelé au retrait des troupes françaises stationnées au Tchad.

« Depuis l’arrivée de Idriss Déby au pouvoir en 1990, la France a crucifié la démocratie au Tchad en apportant systématiquement son aide au trucage de toutes les élections, à la répression de toutes les rébellions en faisant intervenir son armée en violation flagrante des accords dits franco-tchadiens », a affirmé à la PANA M. Moungar, l’ancien Premier ministre tchadien, médecin de formation.

La présence militaire française au Tchad est représentée par le dispositif Epervier, qui apporte un soutien logistique et en matière de renseignements aux troupes du président Déby. Déployé depuis 1986, le dispositif Epervier compte environ 1.200 soldats, des hélicoptères, des blindés ainsi que des chasseurs Mirage.

« Je crois que la meilleure chose que la France peut faire au Tchad, c’est le retrait de ses troupes. Sans l’armée française, je pense que nous nous en sortirons mieux que maintenant », a-t-il ajouté.

L’ancien chef du gouvernement tchadien, dirigeant d’un parti politique, l’Action tchadienne pour l’unité et le socialisme (Actus) avec un député à l’Assemblée nationale, a souligné que l’opposition persistante à l’émancipation du Tchad est une chose qui devient de plus en plus insupportable et qu’il faut que cela change.

« Les populations tchadiennes subissent depuis longtemps les conséquences de la politique coloniale et néo-coloniale française. Chaque fois que les Tchadiens ont voulu prendre ne main leur destin, ils ont toujours trouvé en face d’eux l’armée française », a-t-il déploré.

Le Dr Fidèle Moungar, qui a été ministre de l’Education nationale, a également dirigé le gouvernement tchadien après la conférence nationale souveraine d’avril à novembre 1993.

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