Femen : Inna Shevchenko accuse Amina Tyler de trahison


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La sortie de la Femen Tunisie, Amina Sbouï alias Amina Tyler, alors qu’elle annonçait quitter le mouvement, n’est pas du goût de ses consœurs, notamment Inna Shevchenko. Cette dernière voit en cette déclaration une « trahison ».

La leader ukrainienne du mouvement Femen, Inna Shevchenko, est très remontée contre Amina Tyler qui a annoncé ce 20 août son départ de leur mouvement féministe. Raison pour laquelle elle parle de trahison.

Les sources de financement du mouvement ?

Pourtant, l’adhésion d’Amina Sbouï au mouvement féministe semblait entière. En ce sens qu’outre le fait qu’elle ait accepté de muter son nom en Amina Tyler, elle a pris avec beaucoup de philosophie son incarcération et ses multiples déboires avec la police et la justice tunisiennes. Sauf qu’Amina ne veut en aucun moment faire du pilotage à vue. Elle a voulu en savoir plus sur l’origine des financements du groupe. Hélas, elle n’aura jamais de réponse précise. Suffisant pour qu’elle annonce, dans une interview accordée au Huffington post, qu’elle quittait les Femen. « Je ne connais pas les sources de financement du mouvement. Je l’ai demandé à plusieurs reprises à Inna, mais je n’ai pas eu de réponses claires. Je ne veux pas être dans un mouvement où il y a de l’argent douteux. Et si c’était Israël qui finançait ? Je veux savoir », a confié la désormais ex-Femen.

« Notre mouvement reçoit de l’argent du femenshop.com »

La question du financement du mouvement est donc au cœur de la division, surtout que plusieurs sites d’extrême droite ont assuré par le passé que les Femen recevaient de l’argent de George Soros, milliardaire et philanthrope américain d’origine hongroise. Ce que rejette Inna Shevchenko qui confie qu’Amina connaissait les difficultés financières rencontrées pour organiser une action en Tunisie. « Notre mouvement reçoit de l’argent du femenshop.com et des donations effectuées sur Internet », lance la leader d’origine ukrainienne.

« Amina Akbar, Femen Akbar », les mots de trop ?

En outre, Amina ne veut pas que son nom soit « associé à une organisation islamophobe. Je n’ai pas apprécié l’action où les filles criaient « Amina Akbar, Femen Akbar » devant l’ambassade de Tunisie en France, ou quand elles ont brûlé le drapeau du Tawhid devant la mosquée de Paris. Cela a touché beaucoup de musulmans et beaucoup de mes proches. Il faut respecter la religion de chacun », se désole la Tunisienne. Pourtant ces actions avaient été organisées en soutien à Amina, emprisonnée en Tunisie pour avoir peint le mot “Femen” sur le muret d’un cimetière à Kairouan.

« Les commentaires d’Amina, une trahison »

Le départ d’Amina reste une pilule difficile à avaler. Sauf qu’Inna relativise car, estime-t-elle, « c’est une situation classique dans laquelle une personne sous pression abandonne. Certaines femmes qui viennent dans les Femen n’y restent pas après leur première arrestation ». Mais Inna ne manque pas de déplorer les commentaires d’Amina qui lui « semblent être une trahison. Non pas de moi personnellement ou de notre groupe, mais des milliers de femmes qui lui ont apporté leur soutien dans le monde entier, dans le cadre de la campagne “Free Amina”. Je suis triste pour la seule raison qu’avec sa déclaration, elle joue le jeu des Islamistes qui vont présenter sa décision comme le regret de toute son action et s’en serviront comme exemple auprès des femmes dans les pays musulmans ».

Amina a claqué la porte des Femen, mais « à vrai dire, je ne fais pas encore partie de Feminism Attack. Je réfléchis encore », répond-elle à la question de savoir si elle a adhéré au Feminsim Attack, un nouveau mouvement féministe tunisien.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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