Fashion Week et mannequins noires : la diversité en marche ?


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Le manque de diversité sur les podiums, notamment lors des Fashion Week, a été pointé du doigt par trois grandes dames du métier, Naomie Campbell, Iman Bowie et Bethann Hardison. Le projet « Fashion Diversity Coalition » semble porter quelques fruits.

Les ex-top model Naomie Campbell, Iman Bowie et Bethann Hardison ont publié en septembre 2013 une lettre ouverte à l’attention des chambres syndicales de la mode de New York, Londres, Milan et Paris. Iman Bowie, choquée de constater que les modèles noires travaillaient plus dans les années 70 qu’en 2013, avait personnellement appelé au boycott des marques qui n’employaient qu’un seul ou aucun mannequin noires pour leur défilé. Carole White, qui a lancé la carrière de Naomi Campbell dans les années 80, emploie actuellement 300 modèles, parmi lesquelles seulement 13 sont noires. Elle s’en est expliqué sans détour sur CNN.

« Nous choisissons les mannequins que le client demande et le ratio noire/blanche est très disproportionné. Nous faisons aussi très attention au type de modèle noire que nous sélectionnons, parce nous savons qu’elles doivent être étonnamment belles, avoir un corps de rêve…En fait, elles doivent être parfaites », résume-t-elle.

Des efforts porteurs d’espoir

Le projet « Fashion Diversity Coalition », porté par le trio Campbell-Bowie-Hardison, semble avoir fait bouger les choses puisque cette année, du 25 février au 5 mars à la Fashion week de Paris, une légère augmentation du nombre de mannequins noires présentes sur les podiums a pu être observée. Le trio espère que leur initiative va perdurer. « Nous ne voulons pas être juste un phénomène nous voulons que notre action dure. Un modèle ne doit pas être choisi pour sa couleur de peau mais parce qu’elle est belle, talentueuse et qu’on lui donne toutes les opportunités pour réussir dans ce travail », a souligné Naomi Campbell.

L’exemple Américain?

Du côté des décideurs, outre-Atlantique, on peut expliquer cette hausse, entre autres, par le fait que l’industrie de la mode tente de sortir de la crise économique. Les grandes maisons ciblent donc un public plus large, notamment issu des diasporas africaines. Aux Etats-Unis, par exemple, le troisième poste de dépenses des femmes noires américaines est la mode (vêtements, chaussures, accessoires). Le pouvoir d’achat des Afro-Américains est en hausse depuis 2011 et atteindra, selon le rapport de l’institut de sondage Nielsen, la somme de 1100 milliards de dollars en 2015. En Europe, les marques de luxe sont appréciées des femmes Noires, même si elles sont sous-représentées dans les campagnes d’affichage et sur les podiums.

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