Fadji Maina, la première scientifique nigérienne à la NASA


Lecture 4 min.
Dr. Fadji Zaouna Maina

La Nigérienne Fadji Zaouna Maina serait la première scientifique à travailler pour la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Elle a pour ambition de soulager les problèmes d’eau dans sa ville natale auxquelles les populations sont confrontées depuis sa tendre enfance. À présent, elle peut faire face aux crises mondiales de l’eau avec des données de la NASA.

Âgée de 29 ans et originaire de Zinder (Niger), l’hydrologue Fadji Zaouna Maina a rejoint la NASA le 27 août dernier, au milieu des messages de félicitations du Président et de la Première dame du Niger et d’autres membres de haut niveau de sa communauté. Le Président nigérien Mahamadou Issoufou l’a qualifiée de « fierté nationale et de modèle pour la jeunesse du Niger ».

Eau Robinet

Sa réponse au Président était louable et résumait tout son parcours. « J’ai repoussé les limites, j’ai rendu cela possible et j’ai rendu tout un pays fier », a-t-elle déclaré. « Les chances pour une fille comme moi, née et élevée à Zinder (Niger), de devenir scientifique dans une institution bien connue comme la NASA sont presque nulles ». Mais il faut dire que c’est le résultat d’un travail acharné qui obtient là une juste rétribution.

Fadji Zaouna Maina reconnaît que la crise de l’eau au Niger s’aggrave en raison du changement climatique. En tant que petite fille à Zinder, avoir de l’eau qui coule du robinet chez elle lui a donné un avantage sur les autres enfants, en particulier les filles qui devaient aller chercher l’eau du lac ou acheter à des voisins. « Les gens pensent que les garçons devraient aller à l’école ou aller travailler et que les filles devraient trouver de l’eau et revenir faire la cuisine et le ménage », a déploré Maina à Share America.

812082

« Les filles n’ont pas le temps d’aller à l’école », dit-elle. « Je me suis rendu compte que l’éducation des filles est un autre problème qui découle du changement climatique, j’ai vu cela ». Cette situation alimente son ambition de réussir et elle se donne à fond. « J’ai une responsabilité sur mes épaules, parce que je crois que je dois montrer le visage de mon pays », a indiqué Maina. « C’est comme changer l’image des Nigériens et changer l’image des femmes en général », a-t-elle ajouté.

Qui est Fadji Zaouna Maina

À 16 ans, Fadji Zaouna Maina avait déjà terminé ses études secondaires, ayant été surclassée plusieurs fois devant ses pairs. Elle défend l’éducation et l’autonomisation des filles depuis son adolescence et, à un moment donné, elle a été vice-présidente à l’Assemblée nationale de la jeunesse du Niger. Maina est allé à l’Université de Fès au Maroc pour poursuivre un diplôme en génie géologique. Elle a ensuite rejoint l’Université de Strasbourg pour son master en sciences de l’ingénieur et de l’environnement.

En 2016, elle obtient son doctorat en hydrologie de l’Université de Strasbourg, domaine qu’elle a choisi pour « participer à l’amélioration des conditions d’accès à l’eau potable au Niger », selon le rapport Afrique. En quête de solutions tangibles à la crise mondiale de l’eau, Maina a travaillé dans des laboratoires très réputés tels que le Commissariat aux énergies alternatives et à l’énergie atomique (CEA) avant de rejoindre la division des géosciences de l’énergie de l’Université de Berkeley aux États-Unis.

C’est son travail à Berkeley qui a attiré l’attention de Forbes et lui a valu une place dans la revue Forbes classant les 30 scientifiques de moins de 30 ans en 2020. Plus tard, elle a vu une offre d’emploi en ligne à la NASA et y est allée. Aujourd’hui, elle travaille comme hydrologue informatique au Goddard Space Flight Center de la NASA où elle utilise des modèles mathématiques et des produits de télédétection pour étudier l’impact du changement climatique sur l’eau, selon l’ambassade américaine au Niger.

« J’essaierai de mieux comprendre le cycle de l’eau et l’évolution des ressources en eau dans le contexte du changement climatique en utilisant des modèles mathématiques et des données provenant des satellites de la NASA », a expliqué Maina.

Lire aussi le portrait de Cheick Modibo Diarra, un enfant du Mali parti à la conquête de Mars

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News