Émeutes d’une violence inédite en France, après la mort de Nahel


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Emeutes en France
Des émeutes ont éclaté en France, après la mort du jeune Nahel

Les émeutes survenues en France après la mort de Nahel ont atteint un niveau de violence inédit. Le bilan des dégâts est immense et les arrestations se multiplient. Le Président français Emmanuel Macron appelle au calme et à la retenue. L’ONU, pour sa part, exige de « s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale ».

Une bonne partie de la France s’embrase, suite à la mort du jeune Nahel, 17 ans, abattu par un policier. La raison, le jeune livreur originaire d’Afrique du Nord, conduisait une voiture sans permis de conduire. Sa mère se dit dévastée d’autant qu’elle vient de perdre l’unique fils qu’elle avait et qui l’aidait dans son métier de chauffeuse-livreuse. Elle a tout de même appelé au calme, précisant qu’elle n’en veut qu’au policier qui a tué son enfant, mais pas à la police.

Nahel mort, 875 personnes interpellées

Cet appel n’a pas empêché les violences, qui se sont multipliées cette nuit de jeudi à vendredi. On dénombre, en effet, 500 bâtiments publics incendiés et/ou détruits dont des mairies, des écoles et beaucoup de commissariats. Des manifestants, pour la plupart des jeunes de la même tranche d’âge que Nahel, ont mis le feu à plus de 1 900 voitures et déclenché près de 4 000 feux de poubelles.

Selon un dernier bilan établi par le ministère de l’Intérieur, 875 interpellations ont eu lieu dont 408 dans la zone de la préfecture de Paris, en marge des violences de cette nuit. Au total, 39 locaux de la police nationale et 16 casernes de gendarmerie ont été attaqués. Par ailleurs, il y a eu 24 attaques menées sur des locaux de la police municipale. 34 mairies ont incendiées ou dégradées en plus de 28 écoles.

Des « groupes organisés » derrière les violences

Emmanuel Macron, qui a présidé une réunion de crise interministérielle, en présence d’Élisabeth Borne (Première ministre), Gérald Darmanin (Intérieur), Eric Dupond-Moretti (Justice), condamne la situation « inacceptable ». Le Président français a assuré que « rien ne justifie la violence ». S’il n’a pas annoncé le déclenchement du régime d’appel d’urgence, Emmanuel Macron a en outre interpellé les parents des manifestants.

Le dirigeant a, en effet, invité les parents à garder les jeunes chez eux. « Un tiers des interpellés de la nuit dernière sont des jeunes voire des très jeunes… On a l’impression, parfois, que certains d’entre eux vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués », a lancé le chef de l’État français. Pour Macron, il ne fait aucun doute que des « groupes organisés » sont derrière les violences.

« S’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme »

L’ONU, de son côté, interpelle les autorités françaises sur la nécessité d’une bonne prise en charge de la question de racisme et de discrimination. Ce vendredi, la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme a tenu un point de presse à Genève. « C’est le moment pour le pays de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre », a déclaré Ravina Shamdasani.

Tué par un tir de policier, le mardi 27 juin, les obsèques de Nahel auront lieu demain samedi 1er juillet, à 17 heures, à Nanterre. Un moment de recueillement censé se dérouler dans le calme. Seulement, compte tenu de la situation explosive qui sévit en ce moment en France, des débordements sont redoutés. Notamment aux abords du cimetière, qui se trouve non loin du commissariat.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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