Elections générales centrafricaines : un deuxième tour dans le calme…


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Les Centrafricains se sont rendus nombreux aux urnes, dimanche, pour le deuxième tour des élections présidentielles et législatives. La Commission électorale mixte indépendante note que le climat était globalement « calme ». Mais elle a relevé des problèmes de fraude et d’intimidation, notamment dans le quatrième arrondissement de Bangui, la capitale centrafricaine.

Bientôt un nouveau Président et 87 nouveaux députés. Les Centrafricains ont voté, dimanche, pour le deuxième tour des élections présidentielle et législatives. Selon la Commission électorale mixte indépendante (Cemi), les opérations se sont globalement déroulées dans le « calme ». Toutefois, plusieurs incidents ont été recensés dans le quatrième arrondissement de Bangui. Des militaires auraient en effet pénétré dans des bureaux de votes et procédé à des intimidations. Les premières tendances des scrutins devraient tomber « au plus tard demain (mardi, ndlr) ».

Debout à « 4 heures » pour aller voter

Les bureaux de vote ont globalement respecté les horaires d’ouverture et de fermeture, de 6h à 16h, heures locales. De quoi trancher avec le premier tour, pendant lequel de multiples dysfonctionnements ont entraîné des retards. Et les Centrafricains se sont levés tôt pour accomplir leur devoir civique. « Des électeurs ont commencé à faire la queue à 4 ou 5h du matin pour que les bureaux ne soient pas engorgés et qu’ils aient le temps de voter », raconte Pierre Debato, l’attaché de presse de la Cémi joint par Afrik.com.

La Cémi, note que les électeurs ont globalement voté dans le « calme ». « Les élections se sont déroulées dans le calme à Bangui et à l’intérieur du pays », a déclaré, dimanche soir, Willybiro Sako, président de la Cémi. Dans les bureaux, le matériel disponible n’était apparemment pas toujours des plus neufs. D’après des observateurs internationaux, il n’y avait pas « pas assez de tampons encreurs, encre trop sèche, ou encore manque de place, plusieurs bureaux de vote tenant parfois dans une seule pièce », rapporte l’Agence France Presse.

Des hommes « armés » dans des bureaux de vote

Quelques incidents ont tout de même été relevés. « Lors de ces élections, à Bangui particulièrement, nous avons noté quelques incidents que nous pouvons considérer comme mineurs (…) Ce sont des incidents qui ont été limités, dus essentiellement à quelques individus qui ont tenté de voter à plusieurs reprises », a précisé Willybiro Sako. Il ajoute que « quelques interventions des forces de l’ordre » ont été rapportées, « alors que les membres des bureaux de vote n’avaient pas spécifiquement fait appel à elles ».

« Dans la plupart des bureaux du quatrième arrondissement de Bangui, des militaires et des miliciens proches du pouvoir ont intimidé des électeurs du camp adverse. Ils ont même convoyé les bulletins jusqu’à la coordination nationale de la Cémi. Ce n’est pas leur devoir, mais le superviseur des bureaux, devant l’insistance des hommes, pour certains armés, a préféré les laisser faire, notamment pour la sécurité du personnel », souligne Pierre Debato.

Résultats définitifs prévus dans une quinzaine de jours

Selon lui, le véritable enjeu des élections est les législatives. Quatre-vingt sept députés doivent en effet être élus, 18 étant déjà sortis vainqueurs dès le premier tour. Pour ce qui est de la présidentielle, certains estiment qu’il n’y a aucun suspense : la victoire semble acquise au général François Bozizé, qui a présidé pendant deux ans le pays à la suite d’un coup d’Etat en 2003 et qui a rassemblé 42,97% des voix lors du premier tour. Son principal adversaire est l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, qui a recueilli 23,53% des suffrages. Ce dernier, comme l’ancien Président André Kolingba (16,36% des voix), n’a d’ailleurs pas pu voter faute de s’être inscrit à temps sur les listes électorales.

« Le dépouillement doit commencer à 15 heures, heure locale. Le président de la Cemi devrait être en mesure de donner une tendance ce soir, ou au plus tard, demain », poursuit-il. Quant aux résultats définitifs, ils sont attendus dans environ deux semaines, comme le prévoit le délai légal fixé par la Cour constitutionnelle de transition.

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