Elections en Guinée : victoire de la rue ?


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Guinee election

Le dialogue inter-guinéen a pris fin dimanche avec plusieurs compromis notamment sur certains points de revendications de l’opposition à savoir la participation des Guinéens de l’étranger aux élections législatives, le maintien de l’opérateur de saisie sud-africain Waymark avec des marges de manœuvre limitées.

(De notre correspondant)

Après cinq jours de pourparlers au Palais du peuple de Conakry, les acteurs politiques guinéens ont lavé leurs linges sales en famille avec la facilitation du représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit. Les points de revendication de l’opposition pour participer aux futures élections législatives ont été discutés au tour de la table de négociation. A savoir, la participation des Guinéens de l’étranger au vote, la question de l’opérateur de saisie Waymark, le fonctionnement de la commission électorale nationale indépendante (CENI).

En ce qui concerne le vote des Guinéens de l’étranger, après plusieurs tractations, les acteurs ont convenu que les Guinéens de l’étranger résidant dans 17 pays vont participer aux élections législatives « dans les mêmes conditions qui avaient prévalu lors de l’élection présidentielle de 2010. Sur la base des mêmes listes de l’époque ».

S’agissant de l’opérateur de saisie sud-africain, Waymark, que l’opposition a réclamé à corps et à cris son départ sera maintenu mais avec une mission bien limitée à celle de procéder à l’enrôlement des citoyens. Sur ce, la communauté internationale avec l’appui de l’Union européenne, le PNUD a promis des garantis de sécuriser le fichier électoral. « De toutes ces déclarations, notamment de l’Union européenne, de la Francophonie, du PNUD, des représentants des Etats-Unis, de la France, de la CEDEAO, tous ont relevé le processus de confection du fichier électoral sur la base du travail de l’opérateur technique actuel a été sécurisé et un certain nombre de mesures ont été prises pour sécuriser correctement ce processus et qu’ils considèrent qu’il y a toute la panoplie de sécurisation ont été faites », précise le facilitateur Saïd Djinnit.

Pour que l’opposition accepte cet opérateur Waymark, elle a posé dix conditions dont entre autres, l’indemnisation des familles touchées par les violences qu’à connues la Guinée ; l’engagement du gouvernement à diligenter des enquêtes pour que les responsables des violences soient jugés et sanctionnés conformément à la loi ; la neutralité de l’administration territoriale par rapport aux élections ; la reconstitution des CARLE dans le respect et la lettre de l’esprit du code électoral ; la réouverture de la révision des listes électorales.

Vers le report de la date du 30 juin

Les élections législatives ne se tiendront pas le 30 juin prochain. C’est en tout cas ce qui ressort du dialogue politique. Les commissaires de la commission électorale nationale indépendante (CENI) vont se rencontrer très prochainement pour fixer une nouvelle date des élections législatives avec la prise en compte des recommandations du dialogue politique en vue d’une participation inclusive de tous les acteurs à ces élections.

Depuis deux ans, la classe politique guinéenne (opposition et pouvoir) se dispute au tour des modalités pour l’organisation des élections législatives libres et transparentes. Occasionnant des violences à Conakry lors des manifestations de l’opposition. Ces violences ont endeuillé plusieurs familles ainsi que des dégâts matériels.

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