El Tanbura, au plus profond des traditions d’Egypte


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Le groupe El Tanboura tire son inspiration du plus profond de la tradition égyptienne. Son deuxième album, Between the desert and the sea (World Village/Harmonia Mundi), en offre un enivrant panorama.

La simsimiyya est une lyre dont on joue à Port Saïd et dans la région du Canal de Suez, et dont l’origine remonterait aux temps pharaoniques: constituée à l’origine avec une carapace de tortue, l’instrument, qui peut comporter de 6 à 30 cordes, a en effet la forme des lyres que l’on voit sur les bas-reliefs pharaoniques, et la légende qui lui est associée – celle d’une belle sirène qui séduit les marins au son de sa simsimiyya – ressemble étrangement à l’une des légendes d’Ulysse…

El Tanbura est un groupe d’instrumentistes, pas toujours professionnels comme souvent dans les pays du Sud – certains sont pêcheurs, d’autres employés – créé en 1989, qui a déjà produit un CD, « La simsimiyya de Port Saïd » (IMA, 1996), et se produit dans plusieurs festivals en Europe. Voici donc leur deuxième album, avec une série de chansons tirées du folkore de la région: une chanson-hommage à la ville d’Ismaïlia, créée par le khédive Ismaïl, à mi-chemin du Canal de Suez, pour que les bateaux puissent faire escale (« Waziery »); une autre (« Sara lay »),chanson bédouine du Sinaï, en arabe bédouin (en prononçant des « g » au lieu des « q »), entrée au patrimoine populaire égyptien; un hymne religieux au Prophète Mohammed et à d’autres saints (bizarrement traduit par « Entre la mer et la terre »?), sur le rythme répétitif propre aux chansons des « mouleds », ces fêtes religieuses populaires fêtant l’anniversaire des saints. Au total, un album-découverte pour tous ceux qui s’intéressent à l’Egypte et à ses musiques traditionnelles.

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