Egypte : crise à la frontière israélo-égyptienne du Sinaï


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frontière israélo-égyptienne du Sinaï

Ce dimanche, un groupe d’hommes a tué seize gardes-frontière égyptiens et a tenté de s’infiltrer en Israël. Au-delà de l’assaut, les identités des assaillants ainsi que des commanditaires de l’attaque demeurent une énigme. Quoi qu’il en soit, la frontière a été fermée immédiatement après l’attaque et trois jours de deuil national ont été déclaré en Egypte.

Depuis le dimanche 5 août, le Sinaï connaît un regain de tension. En cause : des hommes se sont attaqués au poste frontière de Kerm Shalom et ont tué seize gardes-frontière égyptiens. Les hommes ont pris des véhicules blindés et ont tenté de traverser la frontière israélo-égyptienne. L’armée isralienne les a par la suite arrêtés.

Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense se sont rendus sur les lieux. Après que le Premier ministre a exprimé ses regrets quant à la mort des gardes-frontière égyptiens, Ehud Barak a rappelé l’importance pour son voisin de mieux surveiller ses frontières dans l’intérêt des deux pays.
L’une des conséquences directes de cette attaque est la fermeture « sine die » de la frontière de Rafah entre l’Egypte et la bande de Gaza, la seule qui n’est pas sous contrôle israélien.

Deuil national en Egypte

L’armée israélienne a restitué à l’Egypte les cadavres des six forcenés qui ont tenté de s’introduire en Israël, selon le radio de l’armée israélienne. L’identité des personnes qui ont tenté de s’introduire dans l’Etat hébreu est inconnue mais les spéculations vont bon train.

L’Egypte a décrété trois jours de deuil national suite à la mort de ses soldats. L’armée s’est, quant à elle, engagée à les « venger ». Selon l’AFP, elle a ajouté un peu plus tard dans la journée de lundi que des tirs de mortiers qui ont été tirés au moment de l’attaque provenaient de Gaza et que les assaillants étaient au nombre de 35 en tout.

Ainsi lourdement soupçonné, le Hamas nie toute implication dans cette attaque et fait porter la responsabilité à Israël. « Israël est responsable d’une manière ou d’une autre de cette attaque lancée pour gêner la nouvelle direction égyptienne et créer des troubles à la frontière afin de ruiner les efforts visant à en finir avec le siège (israélien) de la bande de Gaza », a déclaré l’organisation dans un communiqué de presse. Ismael Hanyeh, son dirigeant, indique que son organisation n’a aucun intérêt à s’en prendre à l’armée égyptienne : « Aucun Palestinien ne veut tuer qui que ce soit en Égypte. Toute attaque contre la sécurité de l’Égypte vise aussi la sécurité des Palestiniens. »

Les Frères musulmans, organisation dont est issu le président égyptien Morsi, ont clairement placé leurs soupçons sur le Mossad (les services secrets israéliens). Cette attaque justifie selon eux le renforcement de la présence militaire dans le Sinaï et la révision du traité de Camp David en 1979. En tout état de cause, cette agression subie par l’Egypte est la plus grave depuis la signature de ce traité de paix.

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