DSK et le mystère de la femme noire


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Dominique Strauss-Khan se serait-il laissé envoûter par les charmes d’une femme de chambre noire de l’hôtel new-yorkais Sofitel, au péril de sa carrière politique? Le patron du Fonds monétaire international (FMI) et favori de la présidentielle française de 2012 a été inculpé dimanche, aux Etats-Unis, pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration sur Ophélia, pseudonyme de la mystérieuse victime.

C’est couverte d’un drap blanc que la plaignante est sortie, dimanche, du commissariat de Harlem, à New York, après avoir formellement identifié Dominique Strauss-Khan comme son agresseur. L’identité de la femme de ménage qui compromet sérieusement l’avenir de l’homme politique français fait l’objet de nombreuses spéculations. Seule certitude, elle a 32 ans et la peau basanée. L’employée serait portoricaine ou afro-américaine, selon des rumeurs non confirmées. Certains avancent des pays comme la Guinée et le Sénégal. Le New York Times relate qu’elle vivrait depuis peu dans le Bronx avec sa fille adolescente, selon les dires d’un gestionnaire d’immeuble où elle aurait emménagé il y a quelques mois. La victime présumée serait mariée avec au moins un enfant d’après le New-York Post . Deux enfants plus, si l’on se fie au Wall Street Journal. Jorge Tito, le directeur de Sofitel a quant à lui reconnu les qualités professionnelles et personnelles de son employée. Dans un communiqué, il déclare que : « Nous tenons à préciser que notre employée travaille au Sofitel NY depuis 3 ans et donne entière satisfaction tant en ce qui concerne la qualité de son travail que de son comportement ». De quoi ébranler en partie la théorie du complot qui circule depuis l’annonce de l’arrestation du présidentiable français.

De précédentes affaires de mœurs

Le directeur général du FMI n’en est pas à sa première affaire de mœurs. La carrière de DSK a déjà été menacée en octobre 2008 suite à la révélation de la liaison qu’il a entretenue avec l’une de ses subordonnées, Piroska Nagy, une économiste d’origine hongroise alors en poste au département Afrique de l’institution monétaire. Soupçonné d’abus de pouvoir, il avait alors été blanchi au motif que la relation était consentie par les deux parties. L’homme, interrogé sur son fort penchant pour le sexe faible le 28 avril dernier à Paris par le journal Libération, répondait : « Oui, j’aime les femmes… et alors ? »

Plus gênant pour le ténor du PS sont les propos tenus en 2007 par la journaliste et romancière Tristane Banon sur le plateau de « 93 Faubourg Saint Honoré », une émission de la chaîne Paris première et animée par Thierry Ardisson. L’écrivaine y affirmait avoir été victime d’une tentative de viol en 2002 de la part de DSK- dont le nom est bipé – qu’elle qualifie de « chimpanzé en rut ». « Il a dégrafé mon soutien gorge, il a essayé d’ouvrir mon jean », raconte Tristane Banon. A l’époque dissuadée de porter plainte par sa mère, Anne Mansouret, conseillère générale et régionale PS de Normandie, elle envisage aujourd’hui de le faire.

Une enquête en route

La défense s’organise autour de DSK. Ses avocats affirment que le directeur du FMI aurait quitté l’Hôtel à midi, soit une heure avant les faits qui lui sont reprochés indique RMC. Il aurait par la suite rejoint sa fille pour déjeuner dans un restaurant new-yorkais avant de prendre la direction de l’aéroport JFK. Or Paul J. Browne, commissaire adjoint et porte-parole de la police de New York, déclare que les évènements se sont déroulés plus tôt que l’heure annoncée initialement: «Nous avions dit initialement que c’était aux alentours de 13 heures, en fait c’était plus proche de midi». DSK aurait quitté l’hôtel vers 12H28.

A la demande des autorités new-yorkaise, Dominique Strauss-Khan s’est soumis à des analyses scientifiques et médico-légales. Les examens permettront d’étayer ou de réfuter les accusations portées par l’accusée. Atlantico.fr a retransmis les extraits d’un rapport qui affirme que les autorités newyorkaises ont constaté des marques de griffures sur le torse de l’inculpé et « des traces ADN vraisemblablement de sperme », font actuellement l’objet d’analyse.

Le directeur général du FMI aurait, samedi, à la sortie de son bain, alors qu’il était nu, tenté d’agresser sexuellement une femme de chambre qui venait faire le lit de la suite 2806. Facebook Twitter Envoyer Benjamin Brafman, l’avocat de Dominique Strauss-Kahn, avait offert une caution d’un million de dollars pour obtenir la mise en liberté provisoire de DSK, qui aurait également remis son passeport à la justice.

Benjamin Brafman, l’avocat de Dominique Strauss-Kahn, avait offert une caution d’un million de dollars pour obtenir la mise en liberté provisoire de DSK, qui aurait également remis son passeport à la justice. Ce lundi, à New York, la juge Melissa Jackson a refusé sa libération sous caution, justifiant d’un risque de fuite, et ordonné son incarcération. Dominique Strauss-Kahn, qui sept chefs d’accusation, risque soixante-quatorze ans et trois mois de prison.

Le procès-verbal de la plainte, énoncé au cours de l’audience et publié sur ABC News, indique que les enquêteurs ont été informés par la victime, «que l’accusé a fermé la porte et empêché cette personne de quitter la pièce, touché les seins de la plaignante sans son consentement, tenté de retirer de force les bas de cette personne et lui a touché la zone du vagin de force, forcé la bouche de la plaignante à toucher son pénis à deux reprises, n’a pu commettre ces actes qu’en utilisant sa force».

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