Des réseaux africains en croisade contre l’esclavage


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Le réseau africain de lutte contre l’esclavage constitué des associations « Tismidria » du Niger, « SOS Esclavages » de Mauritanie, « Temedt » et « Gari » du Mali et « Anti Slavery international » ont réaffirmé, à Bamako, leur détermination à lutter pour l’éradication de l’esclavage, une pratique sociale qui persiste encore dans les sociétés africaines. Ainsi, Un militant du mouvement abolitionniste de Mauritanie dénonçait, mardi, l’attitude de plusieurs sénateurs mauritaniens face à cette question.

Un militant du mouvement abolitionniste de l’esclavage en Mauritanie, Biram Ould Dah Ould Abeid, juriste et sociologue, a fustigé, mardi, l’attitude de plusieurs sénateurs mauritaniens à l’occasion du vote récent d’une loi criminalisant les pratiques esclavagistes. Dans un entretien exclusif accordé à la PANA, M. Ould Abeid a relevé que 25 sénateurs ont voté contre la loi qui a été adoptée in extremis au niveau de la Chambre haute du Parlement avec seulement 27 voix favorables.

Il a, à ce propos, dénoncé l’image d’une institution dont plusieurs membres, toutes tendances politiques confondues, ont mené un combat d’arrière-garde visant à s’opposer à l’adoption de la loi criminalisant l’esclavage. Citant, au passage, des noms de personnalités affiliées à toutes les obédiences politiques (indépendants, majorité et opposition), il a évoqué « une position commune de classe » opposée à l’émancipation des esclaves, contrairement à l’option du pouvoir actuel.

Le Parlement mauritanien a adopté dans le courant de ce mois une loi criminalisant les pratiques esclavagistes, avec des dispositions prévoyant de lourdes peines de prison et de fortes amendes pour les contrevenants. La nouvelle option est une vieille revendication des ONG de défense des droits humains face à une pratique qui a toujours été au centre d’une vive polémique avec le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, renversé le 3 août 2005.

Un appel aux défenseurs des droits humains

Dans une déclaration publiée à l’occasion de la Journée du 23 août consacrée à la commémoration de la traite des esclaves et son abolition, les associations »Tismidria » du Niger, « SOS Esclavages » de Mauritanie, « Temedt » et « Gari » du Mali et « Anti Slavery international » ont lancé un appel à tous les défenseurs des droits humains à travers le monde pour qu’ils prennent une part active à ce combat.

Elles ont indiqué leur intention d’interpeller les gouvernements africains pour qu’ils reconnaissent la persistance du phénomène préjudiciable aux droits fondamentaux des êtres humains, afin de criminaliser la pratique de l’esclavage et de mettre en place des mesures socio-économiques pour assurer son éradication.

Elles ont, en outre, rendu un hommage au gouvernement mauritanien qui a soumis au Parlement une loi criminalisant l’esclavage, votée par l’Assemblée nationale à l’unanimité des députés présents le 8 août dernier.

Le réseau a organisé du 20 au 26 août derniers dans la capitale malienne une rencontre à laquelle ont notamment pris part les représentants des associations en croisade contre l’esclavage.

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