Dakar, modèle d’enseignement virtuel de l’Afrique


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Drapeau du Sénégal
Drapeau du Sénégal

Mardi dernier a eu lieu à Dakar l’inauguration du Campus Numérique francophone. Ce dernier est abrité par l’Agence Universitaire de la Francophonie. Il forme un plateau technique, dédié au premier chef à la formation des enseignants du secondaire, et des étudiants.

Le Campus Numérique francophone de Dakar a été inauguré mardi dernier par Michèle Gendreau-Massaloux, recteur de l’Agence Universitaire de la Francophonie. Il est hébergé dans les locaux de cette agence, et se définit comme un plateau technique, servant à former enseignants et étudiants. Tout comme l’Agence Universitaire, le Campus est financé en majorité par la France, puis par le Canada et la Belgique. Les pays africains francophones participent à ce financement, à hauteur de leur possibilité. Selon un responsable officiel qui ne souhaite pas être cité, la France agit en faveur de l’enseignement en ligne, en partie pour rattraper les initiatives américaines qui se multiplient sur le continent africain.

L’Agence a mis 800 m2 à la disposition du Campus. Cette surface est divisée en plusieurs salles que décrit le directeur du Campus, Richard Aubry : « Quatre salles, équipées d’une centaine d’ordinateurs, sont réservées à l’auto formation, c’est à dire à la formation des enseignants et des étudiants dans le domaine des nouvelles technologies. Une salle infotech comprenant vingt postes permet de chercher des informations sur Internet. Nous avons également un auditorium d’une centaine de places ainsi que des bornes interactives placées dans les couloirs d’où les étudiants et les enseignants peuvent consulter leur boîte aux lettres électroniques ».

Partenariat Campus/Cisco

Le Campus est en partenariat avec la grande firme américaine Cisco, fournisseur de matériel informatique. L’entreprise y crée sa deuxième Académie, la première étant à Johannesburg. Cisco amène le matériel informatique, et propose un programme de formation de cadres. Ce type de partenariat permet aux pays africains francophones d’obtenir un équipement et un enseignement de qualité, tandis que l’entreprise se déploie dans le monde entier.

Le Campus renferme un centre de ressources, où sont produites des bases de données concernant le Sud et où est dispensée une formation de Web Master. Toujours dans le but de promouvoir les nouvelles technologies en Afrique, un incubateur de start-up a été mis en place. Il peut accueillir quatre équipes de deux étudiants de troisième cycle qui ont un projet d’entreprise. « Nous fournissons le matériel informatique, des entreprises locales versent un petit salaire aux étudiants, leur permettant de vivre durant leur recherche et des associations jouent le rôle de capital risqueur », explique Richard.

D’autre part, il souligne que « la gratuité n’attire que le mépris ». Par conséquent, l’enseignement dispensé, ainsi que la consultation d’Internet par des particuliers sont payants. Les étudiants doivent payer trois francs français par heure de cours, les particuliers vingt-cinq francs et les entreprises privées cinquante. Ces dernières sont de grands organismes tel l’OMS, la CNUCED…dont la contribution permet au Campus d’être financièrement autonome. Ces organisations représentent 30 % de la clientèle du Campus, les 70 % restant sont réservés aux étudiants et aux enseignants.

Richard Aubry ne cache pas qu’il reste encore quelques problèmes à résoudre, tel que l’approvisionnement en électricité, avant que le plateau ne tourne à plein régime. Cependant il est confiant et pense que tout sera réglé dans de brefs délais.

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