Crise politique en Guinée : saisine de la Cour de Justice de la CEDEAO, l’audience prévue le 12 mars


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Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG
Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG

Le crise politique en Guinée, liée à la lutte contre un troisième mandat pour le Président Alpha Condé, est en train de prendre une autre dimension. En effet l’opposition a saisi la Cour de Justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont le Greffier en Chef a fixé l’audience de référé au 12 mars 2020. 

La crise politique qui sévit actuellement en Guinée sera au menu de l’audience de référé de la Cour de Justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le 12 mars 2020. Elle a été saisie par Cellou Dalein Diallo et différents leaders de l’opposition et de la société civile guinéenne. Dans le document qui fait état de cette saisine et de l’annonce de la date de l’audience, il est indiqué que la requête a été enregistrée par le greffe de la cour, le 24 février 2020.

Ainsi, au-delà des manifestations de rue, les principaux opposants politiques, des députés et responsables de la société civile ont décidé d’accélérer la cadence, en investissant le terrain judiciaire. En attendant, la déclaration historique de Yamoussokro faite par le Président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, et allant dans le sens de renoncer au troisième mandat, suscite diverses réactions en Guinée. La réaction de Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition, est sans équivoque. A travers son compte Twitter, il déclare : « Alassane Ouattara vient de lever l’équivoque en annonçant qu’il ne sera pas candidat à un 3ème mandat. Le connaissant homme d’honneur, attaché au respect de la parole donnée, je ne suis pas surpris. Souhaitons que cet autre bon exemple inspire Alpha Condé ».

Cette posture du président de la République de Côte d’Ivoire, levant le suspens autour du supposé troisième mandat, sauvant du coup son pays d’une grave crise politique fait ainsi ses effets en Guinée, qui s’enlise de plus en plus dans le triste scénario du troisième mandat. C’est pourquoi, l’opposition et la société civile ont invité le Président Alpha Condé à s’inspirer de cet exemple de démocratie, à lui donné par le Président Alassane Ouattara. Mamadou Bah Baadiko, président de l’Union des Forces Démocratiques (UFD) et ex-allié du Président Alpha Condé, embouche la même trompette que Cellou Dalein Diallo.

« Après l’annonce du Président Buhari, du Président Issoufou et maintenant du Président Ouattara de leur retrait à la fin de leur mandat, le Président Alpha Condé devrait s’en inspirer pour annuler son référendum illégal et accepter d’organiser des élections libres, transparentes et consensuelles pour transférer le pouvoir à la fin de son mandat », a relevé Mamadou Bah Baadiko. Des points de vue battus cependant en brèche par les partisans du Président Alpha Condé.

Le président du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle à l’Assemblée nationale, s’exprimant dans les colonnes de Guineenews, déclare à haute et intelligible voix : « je ne suis pas Ivoirien, je ne suis pas éligible en Côte d’Ivoire et je ne suis pas un électeur. Quand le Président français François Hollande avait aussi déclaré, il y a deux ans, qu’il ne sera pas candidat, est-ce que cela devait m’inspirer de quelque chose autrement. C’est aux citoyens Ivoiriens d’apprécier la décision de leur président de la République ».

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