Côte d’Ivoire : Ouattara, ce « père de famille » qui cria sur son « enfant »


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Le Président ivoirien, Alassane Ouattara
Le Président ivoirien, Alassane Ouattara

La réaction du Président sortant, Alassane Ouattara, qui, interpellé sur son troisième mandat, s’est emporté, ouvre le débat sur la personnalité même de celui qui aspire diriger la Côte d’Ivoire pour bien des années encore. Alassane Ouattara s’est en effet autorisé une petite comparaison avec Angela Merkel, la Chancelière allemande.

Lorsque Alassane Ouattara se permet de se comparer à Merkel ou d’invoquer l’Italie, on se demande où est-ce que nous sommes. Sur quelle planète nous nous trouvons. Alassane Ouattara n’a-t-il pas donné sa parole aux Ivoiriens, en leur promettant de faire deux mandats ? Alassane Ouattara n’a-t-il pas clairement dit à son peuple et à la communauté internationale qu’il ne prendra pas part à ces élections ? Mais visiblement, sa parole ne compte pas. Les Ivoiriens peuvent-ils croire en la parole de Ouattara ?

Pour bien comprendre l’acte que vient de poser Alassane Ouattara, faisons simple. Ouattara, c’est comme un père de famille qui promet un cadeau de fin d’année à son enfant : « à Noël, je t’offre un nouveau portable », par exemple. Une parole est donnée. Arrive Noël, au moment où l’enfant attend son portable, le père s’en achète un tout nouveau et beaucoup plus cher, sans piper mot. Seulement, lorsque le petit lui demande « Papa, tu m’avais promis un téléphone portable », le père lui répond sèchement : « arrête. Ça suffit maintenant. Pourquoi tu ne demandes pas au père du voisin pourquoi il n’a pas acheté le vélo qu’il avait promis à son fils ».

Ce fils ne se sent pas directement concerné par ce qui passe dans la famille voisine (Allemagne et Italie pour le cas de Ouattara), car aucun pacte ne le lie directement au voisin et les promesses faites à ses enfants. Ce qui importe pour lui, c’est la promesse à lui faite par son père. Ce garant de sa sécurité et son épanouissement. Ce père qui s’est dédit et se permet de l’engueuler, alors qu’il avait les moyens de tenir parole. Voilà ce que vient de faire Alassane Ouattara.

Voilà ce qui vient de se passer en Côte d’Ivoire, pour faire simple et faire comprendre ce que vient de faire Ouattara et quel est, visiblement, son état d’esprit. En lieu et place de raser les murs, de tenter de se racheter, non. Alassane Ouattara pense qu’il est dans son droit. Il pense qu’il a raison. Et c’est visiblement le genre de père de famille, dont la parole compte pour du… beurre qui veut diriger les Ivoiriens pour au moins cinq années encore. Et il faudra croire en ce qu’il dira après. Pour se dédire ensuite.

Quelqu’un qui se dédit sans se gêner et qui se retourne pour engueuler ceux qui lui demandent une chose simple : respecter son propos. Tenir sa parole. C’est là où réside la différence entre Angela Merkel et Alassane Ouattara. Juste dire à Ouattara que Merkel n’est pas la Présidente d’Allemagne. Ce dernier s’appelle Frank-Walter Steinmeier, et a été élu en 2017. Angela Merkel est la Chancelière de ce pays d’Europe où l’Alternance y est bien appliquée avec des Présidents qui cèdent leur place à la fin de leur mandat.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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