Côte d’Ivoire : échec du séminaire sur le désarmement


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Le séminaire qui a réuni les Forces armées de Côte d’Ivoire et les Forces armées des Forces-nouvelles (ex-rebellion), du 3 au 7 mai à Yamoussoukro, a achoppé sur le calendrier du programme de désarmement. Une nouvelle rencontre est prévue ce vendredi.

Déposer les armes n’est pas une affaire facile. Les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) et les Forces armées des Forces-nouvelles (FAFN, ex-rebellion) l’ont appris à leurs dépends. Les deux factions n’ont en effet pas pu se mettre d’accord sur la date de départ du processus de désarmement lors d’un séminaire spécialement prévu à cet effet, du 3 au 7 mai à Yamoussoukro (Centre). Un désarmement qui devait, selon les accords de Pretoria, débuter mi-mai. Une nouvelle rencontre entre les deux parties est prévue ce vendredi.

Bien qu’aucun accord ait été trouvé, le président de la Commission nationale pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion s’estime satisfait du bilan de ce premier séminaire. « Ils ont fait des propositions pour restructurer et réformer une nouvelle armée. 90% du travail est fait. (…) Ce qui reste c’est la préparation d’un calendrier », a déclaré Alain Donwahi.

Le bras armé des forces nouvelles sur ses gardes

Le calendrier du programme de désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR). Le principal point de blocage avait trait au calendrier du désarmement. Les Fanci tenaient à ce que toutes les échéances soient bien spécifiées, ce que refusaient les FAFN. « Il existait de nombreux préalables à remplir avant de fixer un calendrier », justifiait au journal sénégalais Le Quotidien Fatou Traoré, envoyée spéciale au séminaire de Guillaume Soro, leader de l’ex-rebellion.

Une source citée par le même quotidien explique que les FAFN « ont, en fait, tiré les leçons de l’échec du DDR en octobre 2004 ». Estimant à l’époque que cela l’aurait mis en danger face au gouvernement, ce groupe avait en effet refusé de déposer les armes. Ce qui lui avait valu d’être accusé du capotage du processus. En retardant le blocage d’une date, les FAFN seraient peut-être en train de jouer la carte de la « garantie maximale » pour assurer leurs arrières.

Le dépôt des armes indispensable pour la tenue de la présidentielle

Autre point de litige : l’intégration des FAFN dans l’armée loyaliste. Selon des témoignages recueillis par le quotidien ivoirien Le Patriote, les FAFN voulaient que leurs éléments qui seront incorporés aux forces régulières bénéficient d’un grade supérieur à celui qu’ils possèdent aujourd’hui, ce qui n’a pas été du goût des responsables des Fanci.

Vendredi, les chefs d’Etat-major des Fanci et des FAFN vont de nouveau s’attabler ensemble pour étudier un programme DDR qui leur sera proposé par le comité scientifique du séminaire. Un consensus serait le bienvenu : le dépôt des armes est un préalable indispensable à la tenue d’élections présidentielles, dont le premier tour est prévu le 30 octobre prochain.

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