Congo : la huitième édition du Fespam avortée


Lecture 3 min.
arton23253

Triste nouvelle pour les amoureux de musique africaine. La 8ème édition du festival panafricain de musique (Fespam) a été annulée dimanche suite à une bousculade mortelle samedi à l’entrée du stade Félix Eboué, au centre de la capitale Brazzaville. La décision gouvernementale soulève quelques interrogations.

La 8ème édition du festival panafricain de musique (Fespam), qui devait s’étendre sur une semaine, aura tenu une soirée. Samedi soir, alors qu’un groupe de brésiliens accompagné de danseuses faisait son entrée au stade Félix Eboué à Poto-Poto, centre de la capitale Brazzaville, une bousculade s’est déclenchée, faisant 7 morts et une trentaine de blessés. Face à l’incident, le gouvernement a pris la décision d’annuler le festival. Jean-Claude Gakosso, le ministre congolais de la culture a déclaré dimanche à la presse que : « Sensible à la douleur des familles ainsi endeuillées, à qui il exprime sa compassion et toute sa solidarité, le gouvernement a décidé d’arrêter les activités de la 8ème édition du Fespam ». Le ministre a affirmé que les agents de police et la gendarmerie ont été surpris par l’affluence inhabituelle de personnes présentes à l’entrée du stade. Le gouvernement a assuré qu’une enquête pour établir les circonstances du drame a été mise en place. Il prévoit également d’organiser les obsèques des victimes.

Le gouvernement congolais a également présenté ses « plus vifs regrets à l’Union africaine (UA), aux nombreux d’artistes venus des quatre coins du monde pour prendre part à cette grande célébration de la fraternité », a indiqué Jean-Claude Gakosso. Lancée pour la première fois en 1996, le Fespam est organisé tous les deux ans au Congo avec l’Union africaine et en partenariat avec le Centre international de civilisations bantoues (Ciciba), le Conseil international de musique (CIM) et l’Unesco. Le stade Félix Eboué abrite l’évènement culturel depuis 2005.

Interrogation sur l’avenir du festival

L’accueil de l’annulation du Fespam a été mitigé. Nombreux sont les festivaliers ou les artistes qui s’interrogent sur les contrats passés pour la mise en place du festival et l’avenir de l’évènement dans le pays, rapporte Les dépêches de Brazzaville. L’artiste sénégalais Youssou N’dour, le parrain de cette édition a salué la décision gouvernementale qu’il a qualifié de « courageuse et humaine ». « C’est un grand coup ce qui vient de se passer. C’est douloureux à la fois pour le Congo, l’Afrique et les artistes. J’espère que les autorités veilleront la prochaine fois pour que ce genre de situations n’arrivent pas », a-t-il déclaré.

Saintrick, artiste et régisseur de spectacle qui vient de Dakar (sénégal), estime que l’incident a été provoqué par un défaut de sécurité, rapporte Les dépêches de Brazzaville. Selon lui, le stade Félix Eboué n’est pas suffisamment équipé pour gérer ce type d’activité.
Pour Robert Brazza, l’animateur du festival, il aurait mieux valu observer deux jours de deuil et concentrer le festival pendant les deux derniers jours, indique le journal congolais. L’arrêt du Fespam, dans ces tristes conditions, peut hypothéquer son avenir, pense Luc Mahitoukou, administrateur de Zhu Culture basé à Dakar, toujours selon le quotidien.

Le thème de cette 8ème édition avortée était : «Engagements artistiques et novations Esthétiques pour la Renaissance africaine». Le ministre congolais de la culture a donné rendez-vous en juillet 2013 pour la 9ème célébration du Fespam.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News