Edo Nganga, le dernier des Bantous de la capitale, s’en est allé


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Nganga Edo
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Il était jusqu’à ce dimanche 7 juin 2020, le seul survivant du mythique groupe Les Bantous de la capitale. Edo Nganga a tiré sa révérence dans sa 87e année, non sans avoir accompli son vœu : célébrer le 60e anniversaire de son orchestre. C’était en 2019.

Le dimanche 7 juin 2020 sera gravé dans la mémoire des Congolais comme un jour spécial. En effet, ce jour, est passé de vie à trépas un monument de la musique congolaise, une virtuose de la Rumba : Edo Nganga. Co-fondateur du célébrissime groupe brazzavillois, Les Bantous de la capitale, fondé en 1959, le musicien, chanteur, auteur-compositeur, s’est d’abord exprimé au sein du groupe Negro Jazz, puis dans le Tout-puissant OK Jazz aux côtés de Franco et compagnie, avant de lancer l’aventure avec les Bantous.

Musicien de formation et de profession, Edo Nganga s’était produit pour la toute dernière fois sur scène, il y a tout juste deux mois, à l’occasion d’une campagne de sensibilisation contre le Covid-19. Il a donc, comme il le disait à l’occasion de la célébration, le 27 octobre 2019, de son 86e anniversaire, pratiquement chanté jusqu’au dernier jour de sa vie. « Je n’ai pas cessé de jouer. Je joue jusqu’aujourd’hui. Je ferai de la musique jusqu’au dernier jour de ma vie. C’est ce que Dieu a voulu que je le fasse, donc je ne peux pas laisser. Comme un militaire, je vais mourir l’arme à la main », déclarait le vieil homme, il y a environ huit mois.

Edo Nganga aura vécu une vie d’artiste pleine, puisqu’il a reçu de son vivant les hommages dus à son rang : il a été élevé au rang de commandeur dans l’ordre du mérite congolais, le 15 août 2019, par le Président Denis Sassou N’Guesso ; la même année, un documentaire entier lui a été dédié. Edo Nganga justifiait sa longévité par une alimentation saine associée à la générosité, à l’humour, entre autres.

Lorsque le Président Sassou N’Guesso lui rendait hommage, Edo Nganga s’était dit très ému, repoussant toute idée d’hommages à titre posthume. « Reconnaissez mes œuvres pendant que je suis encore en vie, aimez-moi et aidez-moi aujourd’hui pendant que j’en ai besoin et que je peux m’en réjouir voire vous en gratifier », avait-il alors confié.

Pour sa part, le Président Sassou N’Guesso a joué sa partition. Qu’en est-il des autres ? Mystère qu’emportera l’artiste au plus profond de sa tombe.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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