Congo-B : une campagne en trois langues pour la libération de Jean-Marie Michel Mokoko


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La libération des prisonniers politiques constituait l’un des préalables à toute sortie de crise que traverse le Congo. Or le samedi 23 décembre dernier, à Kinkala dans le Département du Pool, un accord a été conclu entre le pouvoir de Brazzaville et le pasteur Ntumi, respectivement représentés par un Conseiller à la Sécurité, François Nde, et Jean-Gustave Ntondo.

Par Thierry -Paul Ifoundza

Arnaque politique ou réel début de décrispation politique ? Rien n’est moins sûr. Quoi qu’il en soit, à quelques jours des fêtes de fin d’année, l’accord de Kinkala, qui a pris tout le monde de court, n’augure rien de bon pour les prisonniers politiques. Or, leur libération était un préalable à tout accord de sortie de crise multiforme, que vit le Congo. Et, curieusement, ce coup de théâtre a tétanisé toute ou une partie de la classe politique : aucun responsable de l’opposition, à l’exception de Guy-Romain Kinfoussia qui l’a qualifié de «montage mafieux destiné au FMI», n’a eu des mots assez durs pour le clouer au pilori.

Face au silence de l’opposition congolaise, les Pro-Mokoko entament une campagne en trois langues (français, anglais, espagnol) pour demander la libération des prisonniers politiques en général et de celle de Jean-Marie Michel Mokoko en particulier. Cette démarche, initiée par l’Association ACB-J3M (Actions pour le Congo-Brazzaville avec Jean-Marie Michel Mokoko) a pour but de faire pression sur la Communauté internationale mais, surtout, d’évoquer le sort des prisonniers politiques au Congo, qui semblent abandonnés à eux-mêmes.

Un geste fort pour la Saint-Sylvestre?

Les autorités de Brazzaville y seront-elles sensibles ? « Le président de fait Sassou Nguesso prononcera un discours à la Nation ce samedi 30 décembre, avant de présenter ses vœux aux Congolais le 31 décembre au soir. Abordera-t-il le sort des prisonniers politiques ? S’il lui reste une once d’humanisme, il peut prendre une grande décision », souhaite un membre de l’Association ACB-J3M-France.

Les messages que Denis Sassou-Nguesso livrera aux Congolais ne devront pas être une énième occasion manquée. Il faudra gommer ce paradoxe : beaucoup ont le sentiment d’être à un tournant historique, mais ils n’arrivent pas à articuler en quoi consiste ce carrefour et vers où ils se dirigent. Tout est brouillé. A l’image de l’accord de Kinkala.
Et, dans la mesure où l’accord de samedi dernier à Kinkala ne fait pas l’unanimité, y compris dans le camp de la Majorité présidentielle, il appartient au Président de la République de lui donner un sens politique. Cela devrait commencer par la libération des prisonniers politiques. Mais Denis Sassou-Nguesso entendra-t-il la raison ? C’est tout le mal que lui souhaitent les Congolais à quelques jours des fêtes de fin d’année.

Par le Docteur Thierry-Paul Ifoundza, Secrétaire Général de L’Association ACB-J3M-France.

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