Cinéma contre le sida


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Ouagadougou accueille du 18 au 20 juillet la deuxième édition du Fistit, le festival de films de sensibilisation sur le sida et les IST. Objectif : informer les Burkinabés sur les risques du virus et des maladies sexuellement transmissibles. C’est la première manifestation du genre en Afrique.

Le Fistit est un festival de films de sensibilisation sur le sida et les IST (infections sexuellement transmissibles). Mis sur les rails en 2002 grâce à l’appui du ministère de l’Action sociale, il ouvre sa seconde édition vendredi 18 juillet, parrainée cette année par le ministère de l’Information. Jusqu’à dimanche, les Ouagalais pourront assister gratuitement aux séances et en apprendre un peu plus sur le virus du sida. Le Fistit est la première manifestation de ce genre en Afrique, qui met le cinéma au service de la santé. Hamed Baguian, organisateur du Fistit et président de l’association Isofar (Images et sons du Faso), nous en livre les grandes lignes.

Afrik : Pourquoi un festival de cinéma sur le thème du sida ?

Hamed Baguian : Les films qui traitent de ce sujet sont généralement relégués dans des fonds de tiroirs. Ce festival permet de dire aux gens que la maladie existe et qu’ils doivent se protéger. Notre population est à 80% analphabète, les gens retiennent ce qu’ils ont vu, il est donc important de leur montrer des images. Le sida est la chose dont on parle le plus au Burkina mais que l’on connaît le moins… Nous enregistrons une prévalence de 7 à 8%. Ce taux à tendance à diminuer car, en ce moment, les autorités font une grande campagne d’information. Le festival s’inscrit aussi dans cette volonté : l’un des clous de notre Festival est la remise de dons à un orphelinat. Chaque année, nous voulons inciter les gens à penser aux orphelins du sida, délaissés et rejetés par leurs familles.

Afrik : Quel est le programme du Fistit 2003 ?

Hamed Baguian : Des projections de films grand public, des animations populaires (comme des jeux de questions-réponses et des concours de danse), des conférences, des débats et des rencontres avec les réalisateurs. Nous allons aussi lancer le concours « Scénarios contre le sida et les IST » et mettre en œuvre un système d’échange de lettres entre les jeunes de la ville. Pour encourager les écoliers de différentes écoles à correspondre sur le sujet du sida.

Afrik : Quels sont les films sélectionnés ?

Hamed Baguian : Ils sont tous africains. Parmi les fictions, il y a Grand frère de Gono de l’Ivoirien Adama Dahico et Vivre positivement le film de la Burkinabé Fanta Regina Nacro – primé au dernier Fespaco* – Vénégré d’Henriette Ibouldo et Scènes de ménage de Gaston Kaboré, le réalisateur burkinabé qui a remporté le Fespaco 1997. Il y a aussi des documentaires comme Faso contre le sida, un film réalisé par l’ambassade du Canada et le ministère de la Santé et Ça n’arrive pas qu’aux autres de Mamadou Ouattara du Burkina. Celui-ci a filmé pour la première fois dans le pays un homme qui témoigne sur sa maladie. C’est un infirmier qui a été contaminé en salle de soins et que la fiancée, séronégative, a tenu à épouser. Les projections se feront à la Maison des jeunes et de la culture de Ouaga et au centre Imagine de Gaston Kaboré.

Afrik : Justement, le premier public visé par les Festival doit être les jeunes…

Hamed Baguian : Nous visons les 15-24 ans. Toutes les séances sont gratuites. En 2002 nous avons accueilli entre 1 500 et 1 800 spectateurs en trois jours. Et bien sûr nous attendons encore plus de monde cette année. Des spots passent à la télévision nationale pour parler de l’événement et les radios relaient aussi l’information. En marge du Fistit, sera lancé le projet Sida 3 qui met en place des dépistages gratuits et assure la prise en charge des médicaments. Des distributions de brochures et de préservatifs pendant le Festival sont aussi prévues, notamment en direction des jeunes.

*Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ougadougou

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