Centrafrique : Michel Djotodia invité au sommet de la CEMAC


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Le président de la transition de la Centrafrique, M. Michel Djotodia est officiellement invité à participer au sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) qui se tiendra à Libreville, la capitale gabonaise, le 14 juin. Un véritable sceau de légitimité pour le président autoproclamé.

(De notre correspondant)

Le clou de la reconnaissance sous-régionale de Michel Djotodia sera sa participation au sommet de la la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) qui se tiendra le 14 juin prochain à Libreville, la capitale gabonaise. Selon l’information mise en ligne par LNC, « le nouvel homme fort de Bangui a été officiellement invité à participer à ce sommet, une invitation qui lui a été remise récemment par un émissaire du président gabonais Ali Bongo Ondimba ». Enfin, le président de la transition pourra porter sa vision personnelle de chef d’Etat, dans un débat sous-régional dédié d’abord à la question centrafricaine. Car, il sera question, lors de ce sommet, de la crise centrafricaine et de la délocalisation provisoire du siège de la CEMAC de Bangui.

Le président centrafricain de la transition, M. Michel Djotodia a été longtemps contraint de se cloitrer dans sa Centrafrique qu’il a conquise avec les armes, sans aucune sortie diplomatique, ni de reconnaissance régionale et internationale. On reproche notamment au nouvel homme fort du pays d’avoir laissé à son Premier ministre, Me Nicolas Tiangaye, la charge de mener les démarches institutionnelles et diplomatiques de normalisation de l’Etat.

Il aura fallu des tractations tant au niveau de la CEMAC, de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), que sur le plan international, pour que Michel Djotodia soit reconnu en tant que président de la République centrafricaine. Cependant, il devra se contenter du titre de « président de la transition » de son pays.

Il paraît normal que l’accession au pouvoir par les voies non conventionnelles telles, les coups d’Etat par exemple, soient formellement interdite par les organisations internationales. Etant donné que la Centrafrique vient de sortir d’une situation similaire où la rébellion de la Séléka, patronnée par M. Michel Djotodia, a réussi à renverser le régime de François Bozizé, le 24 mars dernier. Le pays a alors était suspendu de toutes les instances régionales et internationales. Plus particulièrement, le patron de la Sélaka, qui s’est autoproclamé président de la République le jour même du coup d’Etat, n’a pas été reconnu en tant que président légitime.

La reconnaissance de Djotodia à tout prix

Cela fait déjà trois mois jour pour jour que Michel Djotodia a pris les rênes du pouvoir en Centrafrique. Ses alliés avaient réunis leurs forces afin d’œuvrer pour sa reconnaissance sous-régionale et internationale.

Au niveau de la sous-région, le déclic aura été la tournée sous-régionale que le président de la transition a effectué en mai. A l’occasion, le chef d’Etat a rencontré tour à tour, le président tchadien Idriss Deby Itno ; le président gabonais Ali Bongo Ondimba ; et le président guinéen, Théodoro Obiang Nguéma.

Même si Paul Biya, le président camerounais, ne l’a pas reçu « pour des raisons d’agenda », comme l’a fait savoir M. Prosper Ndouba conseiller en communication à la présidence et porte-parole de Djotodia, le moins qu’on puisse dire est que cette tournée fut un franc succès diplomatique. Elle a permis entre autres l’arrivée déjà à Bangui du contingent congolais de la Force multinationale de l’Afrique centrale (FOMAC) forte de 200 soldats ; le déploiement depuis le 16 mai dernier d’une mission gabonaise à Bayanga pour l’étude de préservation de la faune contre le grand braconnage ; et plus récemment le prêt de 25 milliards de Francs CFA décroché par l’Etat centrafricain auprès de la République du Congo, en vue du paiement des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat.

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