Centrafrique : le président de Médecins sans frontières à Bangui


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M. José Antonio Bastos, président de Médecins sans frontières (MSF) Espagne a animé, le 3 mai au restaurant Kanakou à Bangui, une conférence de presse. L’objet de cette rencontre avec les professionnels des médias était de présenter le but de l’évaluation de la situation humanitaire post-crise centrafricaine et le scénario de relèvement.

(De notre correspondant)

Le président de Médecins sans frontières (MSF) Espagne est arrivé à Bangui. Son objectif est de faire un état des lieux après la crise sécuritaire qui a secoué le pays, et qui n’a pas épargné cette organisation internationale. M. José Antonio Bastos a rencontré les autorités centrafricaines, le 3 mai, et des discussions ont eu lieu au sujet de la collaboration entre MSF et l’Etat. « Je suis venu pour rencontrer les hautes autorités de la République centrafricaine, en vue de discuter sur la situation humanitaire dans le pays, mais plus particulièrement en ce qui concerne MSF », a-t-il déclaré.

Il importe de préciser que Médecins sans frontières a beaucoup contribué aux côtés des populations vulnérables en République centrafricaine ce, depuis 1996 quand l’organisation humanitaire s’est implantée dans le pays. Pour plus d’efficacité et d’impact, MSF intervient dans un espace bien limité et ciblé en fonction de la prévalence des besoins humanitaires, ceux relevant de sa compétence. Il s’agit principalement d’apporter de l’aide médicale aux populations vulnérables et par extension l’appui logistique et nutritionnel aux hôpitaux et centres de santé. C’est pour cela que MSF intervient à Kabo, Bantangafo, Ndélé, Kaga-Bandoro, Zémio.

La crise sécuritaire en Centrafrique qui a débuté le 10 décembre 2012 dans la partie nord-est du pays a fait perdre à MSF toutes ses structures dans ces localités. La plus importante perte a eu lieu le 24 mars 2013 quand la rébellion de la Séléka s’emparait du pouvoir de Bangui. A ce jour, les trois sections de MSF, de France, d’Espagne et des Pays-Bas ont été mises à sac par les pillards. M. Bastos a estimé à environ 700 millions de francs CFA, la totalité des pertes enregistrées par l’institution entre le 10 décembre 2012 et le 24 mars 2013.

La visite du président de MSF à Bangui qui s’inscrit bien dans la dynamique du scénario post-putsch, lui a permis de rencontrer plusieurs autorités du pays. Il a d’abord rencontré le président du Conseil national de transition (CNT), M. Alexandre Nguéndet avec qui est revenu sur la santé de la collaboration entre MSF et la République centrafricaine de manière globale. Ensuite, un entretien a eu lieu avec la ministre de la Santé publique avec qui, les questions d’évaluation rapide des besoins humanitaires d’urgence sur le terrain ont été discutées, en vue de mener des actions d’urgence pour appuyer les personnes en détresse suite à la crise. Enfin, cette tournée a conduit M. Bastos chez le ministre de la Sécurité publique, le Général Noureldine Adam. Lors de leur entrevue, ils ont parlé de la problématique de la sécurisation non seulement des populations vulnérables, mais également des quelques 1600 personnels de l’organisation humanitaire présents en Centrafrique, ainsi que la garantie sécuritaire pour la logistique.

M. José Antonio Bastos a par ailleurs lancé un plaidoyer aux partenaires internationaux de MSF pour « respecter leurs engagements initiaux », mais également d’accorder des nouvelles aides, en vue de permettre à l’institution de mieux aider les personnes vulnérables qu’il a estimé à 1 million de personnes. L’appel du président de Médecins sans frontières est à la hauteur de l’enjeu, puisque même si une évaluation, en termes de besoin humanitaire, n’est pas encore exactement établie, le phénomène des personnes déplacées va de pair avec la recrudescence de certaines maladies telles que le paludisme, le choléra, l’hépatite, etc.

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