CEMAC 2008 : que pensent les Camerounais de l’intégration sous régionale?


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Le 9ème sommet de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) s’est achevé le 25 juin à Yaoundé, la capitale du Cameroun. Cette conférence de deux jours qui regroupait six États membres de l’Afrique Centrale élargie à la région des Grands Lacs, avait pour objectif de trouver des solutions aux problèmes qui minent la sous-région et empêchent une intégration véritable et effective. Réactions de Camerounais.

De notre correspondante à Yaoundé

Laurent M., collaborateur extérieur à la CRTV

« Je crois que la CEMAC aujourd’hui a besoin à la base d’une réelle volonté politique. Au niveau de l’Ouest africain, notamment avec la CEDEAO, on avance véritablement. Mais au niveau de la sous-région Afrique Centrale, tout va mal et rien n’est concret. L’intégration économique et monétaire à travers notamment la suppression des barrières économiques et douanières pour permettre les échanges Sud – Sud est pratiquement inexistante. Et cela ralentit la circulation des biens, des personnes et des capitaux. Car j’ai le sentiment que tout reste théorique, des vœux pieux, de très bonnes intentions prises en assemblée plénière mais qui malheureusement ne sont pas appliquées par les chefs d’État. Il faudrait que les chefs d’États donnent une nouvelle impulsion afin que les choses se décantent. Il faut arrêter de jouer au chat et à la souris. »

Édouard K., Taximan

« Les chefs d’État doivent joindre leurs efforts afin qu’une fois pour toute les questions d’intérêt commun soit résolues et davantage accroître les objectifs de développement au sein de la sous région. C’est très important s’il faut atteindre les objectifs du millénaire. On a assez vu le folklore, les routes barrées pendant deux jours pour permettre aux délégations présentes de travailler, mais à la fin, on a toujours les mêmes discours qui donnent l’impression de tourner en rond! Pourtant, la CEMAC est une bonne idée et elle doit aller de l’avant.»

Aurélie Mbida, Correspondante TV5

« Pour moi, l’intégration sous-régionale peut se faire en deux phases. On sait que le sport réunis beaucoup les gens et puis dans cette CEMAc, on a vu des gens partis de leur pays pour assister à des matchs. Et c’était beau de voir le fair-play, la joie. Rien avoir avec les politiques qui font des discours parfois creux et qui restent théoriques. Je pense donc que le sport allié aux réflexions théoriques des chefs d’État, c’est un véritable plus, objet d’intégration. »

Colette Mbuny, Juriste conseil d’entreprise

« Je pense que la CEMAC est une réalité sur du papier. Maintenant, elle doit être plus concrète par les actes. Elle doit devenir dynamique et participer à l’intégration effective des populations et des pays de l’Afrique Centrale. En Afrique de l’Ouest les populations vont d’un pays à l’autre sans contraintes administratives importantes, sans visas. Ce qui facilite les échanges entre leurs pays. Mais nous en Afrique Centrale, tout cela reste encore utopique. Pour aller au Gabon voisin, vous devez payer un visa, sans compter toutes sortes de tracasseries administratives et financières. Ces lenteurs dans l’intégration sous-régionale a un poids énorme sur le milieu des affaires qui est de plus en plus dynamique. »

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